Le vin rouge protègerait contre les poxvirus

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En pleine polémique sur le vin rouge, initiée par des allégations du ministre de la Santé, Agnès Busyn, une étude vient de révéler certains bienfaits du vin rouge sur notre système immunitaire face aux poxvirus, tels que la variole et la vaccine.

Le resvératrol a de nombreuses propriétés biologiques

Le resvératrol est un composé qui est produit naturellement par de nombreuses plantes fortement colorées, comme les raisins, les fèves de cacao, les myrtilles et les arachides. Il a démontré par ailleurs un très fort pouvoir antioxydant, anti-cancer, antiviral et hormonal.

L’intérêt des scientifiques pour le resvératrol a commencé en 1992, lorsque les chercheurs ont suggéré que la raison pour laquelle les Français avaient des niveaux relativement faibles de maladies cardiaques malgré une alimentation riche en graisses saturées était du fait de leur penchant pour le vin rouge.

Depuis lors, des milliers d’études ont examiné le « paradoxe français » et le resvératrol est devenu largement connu comme le « composé du vin rouge ».

Cependant, les preuves sur les avantages du resvératrol sur la santé sont également contradictoires. Par exemple, une étude réalisée en 2014 auprès d’un grand échantillon d’Italiens a révélé qu’une alimentation riche en resvératrol n’augmente pas la durée de vie ni ne protège contre les maladies cardiovasculaires et le cancer.

Le resvératrol inhibe les propriétés des poxvirus

Des chercheurs américains ont testé diverses concentrations de resvératrol, un composé présent dans le vin rouge et le chocolat, dans des cellules humaines infectées par le virus de la vaccine.

A des concentrations élevées, le resvératrol a empêché la vaccine de se multiplier au début de l’infection, empêchant ainsi le virus de se propager à d’autres cellules. Les concentrations de resvératrol que les chercheurs ont utilisées étaient beaucoup plus élevées que celles qui sont accessibles naturellement dans les aliments.

L’équipe a également constaté que le resvératrol avait un effet similaire sur le monkeypox (variole du singe), un poxvirus mortel et contagieux qui a causé des épidémies en Afrique.

Ces résultats suggèrent que le resvératrol « a la capacité d’inhiber tous les poxvirus », ont déclaré les chercheurs. « Toutefois, bien que nous sachions que le resvératrol peut soit aider ou bloquer la réplication d’un certain nombre de virus, nous savons encore peu de choses sur son effet sur les poxvirus ».

Avoir de telles connaissances serait bienvenu car, même si la variole a été éradiquée, d’autres poxvirus continuent à causer de terribles maladies. « Pour qu’un poxvirus infecte un hôte, il doit d’abord entrer dans une cellule et faire beaucoup de copies de son génome à l’intérieur de la cellule hôte. Notre étude a montré que le resvératrol a empêché le virus de la vaccine de répliquer son ADN et son génome ».

Puisque cette étude a montré que le resvératrol peut empêcher la réplication de la vaccine et du monkeypox, il devrait également être capable d’inhiber d’autres poxvirus, selon les chercheurs qui souhaitent pousser plus loin leurs investigations.

« Notre recherche peut être un tremplin pour l’utilisation du resvératrol comme traitement complémentaire pour les virus pendant une période de préoccupation croissante sur la résistance aux médicaments », ont conclu les chercheurs.