Seniors : l’anxiété peut être un signe précoce d’Alzheimer

...

Les troubles anxieux sont communs et touchent des centaines de milliers de personnes en France. Cependant, comme si ces sentiments d’inquiétude et de peur ne suffisaient pas, une nouvelle étude suggère que les seniors ayant des symptômes d’anxiété qui s’aggravent peuvent être plus susceptibles de développer la maladie d’Alzheimer.

Le fléau Alzheimer

La maladie d’Alzheimer est une forme de démence caractérisée par des problèmes de mémoire et de pensée, ainsi que des changements de comportement. Elle touche majoritairement les seniors de plus de 65 ans.

On estime qu’environ 1 million d’individus sont atteints d’Alzheimer en France. Dans le monde, ce sont plus de 35,6 millions de personnes qui vivent avec la maladie, avec 7,7 millions de nouveaux cas identifiés chaque année. Ces chiffres devraient presque doubler tous les 20 ans pour atteindre 65,7 millions en 2030 et 115,4 millions en 2050.

Les causes de la maladie d’Alzheimer restent floues, mais les scientifiques pensent que la bêta-amyloïde joue un rôle clé. Il s’agit d’une protéine qui peut former des plaques, lesquelles bloquent la communication des cellules nerveuses dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie.

Ces plaques sont considérées comme une caractéristique d’Alzheimer, et des recherches ont suggéré qu’une augmentation des taux de bêta-amyloïde peut survenir jusqu’à 10 ans avant l’apparition des symptômes de la maladie.

Selon une nouvelle étude, l’anxiété pourrait jouer un rôle important dans l’augmentation des niveaux de bêta-amyloïdes chez les seniors.

Cibler l’anxiété peut ralentir la maladie d’Alzheimer

Des chercheurs américains ont en effet découvert que l’augmentation des symptômes d’anxiété était liée à des niveaux plus élevés de bêta-amyloïde dans le cerveau des seniors ayant un fonctionnement cognitif normal. Ils affirment que les résultats suggèrent qu’une augmentation des symptômes de l’anxiété pourrait être un signe d’Alzheimer.

Les résultats ont été récemment publiés dans la revue The American Journal of Psychiatry.

Des études antérieures ont suggéré que la dépression et l’anxiété pourraient être des indicateurs de la maladie d’Alzheimer, puisque les symptômes de ces troubles de santé mentale se produisent souvent dans les premiers stades de la maladie.

Pour leur étude, les chercheurs ont tenté de déterminer si la bêta-amyloïde pouvait jouer un rôle dans cette association.

L’étude a porté sur 270 seniors âgés de 62 à 90 ans ayant un fonctionnement cognitif normal. Tous ont été soumis à une tomographie par émission de positons au début de l’étude, puis chaque année pendant 5 ans, afin de déterminer les taux de bêta-amyloïde dans leur cerveau.

Les symptômes d’anxiété et de dépression chez ces seniors ont été évalués à l’aide de l’échelle de dépression gériatrique.

Il a été constaté que les seniors qui présentaient une augmentation des symptômes anxieux après 5 ans de suivi présentaient également des niveaux plus élevés de bêta-amyloïde dans leur cerveau. Les chercheurs estiment que cela indique que l’aggravation de l’anxiété pourrait être un signe précoce de la maladie d’Alzheimer.

« Si d’autres recherches corroborent l’anxiété comme indicateur précoce, il serait important non seulement d’identifier les personnes au début de la maladie, mais également de les traiter et de ralentir ou de prévenir le processus pathologique dès les début », ont conclu les chercheurs.