Seniors : le problème de la polymédication

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À mesure que les gens vieillissent, ces derniers développent des problèmes de santé qui entraînent la prise de médicaments. Ces problèmes peuvent nécessiter plusieurs médicaments, avec différentes doses et à diverses fréquences. Mais cette polymédication peut rapidement compliquer les choses.

La polymédication

Une définition commune de polymédication est l’utilisation d’au moins 5 médicaments concomitants. Une étude dirigée par le Dr. Dima Qato, de l’Université de l’Illinois, a constaté qu’en 2005-2006, plus de 50% des seniors américains âgés de 57 à 85 ans prenaient plus de 5 médicaments, que ce soit sur ordonnance, des remèdes ou des compléments alimentaires.

Environ 30% des personnes interrogées utilisaient plus de 5 médicaments sur ordonnance, et plus de 58% prenaient au moins un médicament dont ils n’avaient pas besoin.

Une étude récente du Dr. Qato avait révélé que le problème est en pleine croissance. En 2010-2011, le pourcentage d’Américains utilisant plus de 5 médicaments sur ordonnance avait augmenté de 35,8%.

Médicaments inappropriés

Les personnes ayant des besoins médicaux peuvent avoir besoin d’une gamme de médicaments pour traiter leurs conditions, ou prendre un médicament pour contrer les effets néfastes d’un autre. Cependant, l’utilisation inappropriée de plusieurs médicaments peut être à la fois inutile et dangereuse.

La polymédication est responsable de 28% de toutes les admissions à l’hôpital et est la 5ème cause de décès aux États-Unis. La polypharmacie inappropriée peut se produire lorsque :

  • le patient continue de prendre des médicaments qui ne sont plus nécessaires, ou à une dose qui n’est plus adaptée,
  • un médicament n’a pas atteint son objectif thérapeutique,
  • la combinaison de thérapies conduit à des réactions indésirables ou des interactions,
  • le patient ne suit pas les instructions du médecin.

« Les patients peuvent obtenir des médicaments de plusieurs prescripteurs, surtout si elles souffrent de maladies chroniques multiples, comme par exemple l’arthrite, des maladies cardiaques ou le diabète. Certains ou la totalité de leurs médecins peuvent ne pas être au courant de tous les médicaments prescrits ou utilisés », explique le Dr. Qato.

« Pour cette raison, les patients devraient dire à tous leurs médecins, en particulier leur médecin généraliste, quels sont les médicaments et suppléments qu’ils utilisent même s’ils n’ont pas été prescrits par eux ».

Les seniors sont les plus touchés par la polymédication

La polypharmacie affecte en particulier les seniors, car ils ont tendance à avoir davantage de besoins complexes. Aux États-Unis, les seniors de 65 à 69 ans prennent en moyenne 14 médicaments sur ordonnance, et 18 s’ils sont âgés de 80 à 84 ans.

Le Dr. Qato a remarqué que les seniors de 62 à 85 ans utilisent souvent une combinaison d’anticoagulants, d’antiplaquettaires, de statines et d’anti-inflammatoires non stéroïdiens. Tous peuvent conduire à des interactions médicamenteuses graves, augmentant le risque de problèmes de santé.

Les seniors peuvent également être plus sensibles parce que leurs besoins et leur organisme peuvent changer plus rapidement au fil du temps. Comme ils deviennent plus fragiles, les doses et les traitements peuvent les affecter différemment.

Ceux atteints de démence peuvent devenir confus et oublier de prendre leurs médicaments, les mettant en risque de surdosage, d’incompréhension de la posologie et d’irrégularités dans la fréquence des prises.