Seniors : Pollution lumineuse et somnifères liés à l’insomnie

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Une nouvelle étude publiée dans la revue Journal of Clinical Sleep Medicine, suggère que l’exposition nocturne à la lumière artificielle extérieure, ou pollution lumineuse, peut augmenter le risque d’insomnie chez les seniors.

Etudier la lumière extérieure et la qualité du sommeil

L’insomnie à court terme affecte environ 30% des adultes. Par ailleurs environ 10% des personnes souffrent d’insomnie chronique.

Les chercheurs ont associé le manque de sommeil à des problèmes de santé chroniques allant du diabète de type 2 aux maladies cardiovasculaires et à l’obésité, en passant par des troubles de la santé mentale tels que la dépression.

Le lien entre la lumière et le sommeil est bien documenté. Des résultats récents ont par exemple indiqué que la lumière émise par des écrans peut affecter les cellules de la rétine sensibles à la lumière et réinitialiser l’horloge biologique, une structure du cerveau qui contrôle le cycle veille-sommeil.

Il peut sembler intuitif que la lumière provenant des ordinateurs portables et des smartphones perturbe notre sommeil, mais il peut être surprenant que la lumière nocturne artificielle en plein air puisse avoir un effet similaire.

L’exposition à la lumière liée à l’utilisation de somnifères

Une nouvelle étude établit un lien entre l’exposition excessive à la pollution lumineuse et l’utilisation de somnifères chez les seniors.

Comme le soulignent les chercheurs, la lumière nocturne artificielle extérieure est de plus en plus reconnue comme une forme de pollution environnementale associée à un certain nombre d’effets délétères sur la santé humaine.

Pour explorer le lien possible avec le sommeil chez les seniors, les chercheurs ont analysé les données de 52 027 seniors de plus de 60 ans, appartenant à une cohorte d’étude coréenne entre 2002 et 2003. Aucun d’entre eux n’avait été officiellement diagnostiqué avec un trouble du sommeil et les femmes représentaient environ 60% des cas.

Les chercheurs ont également utilisé des données satellitaires pour cartographier la lumière artificielle extérieure et les ont comparées aux quartiers de résidence de chaque senior pour déterminer l’étendue de leur exposition à la lumière.

Les chercheurs ont également recueilli des données provenant de la même étude sur l’utilisation de deux médicaments hypnotiques, le zolpidem et le triazolam. Environ 22% de la population étudiée avait des ordonnances pour ce type de médicament.

Les chercheurs ont stratifié l’exposition individuelle à la lumière artificielle nocturne en extérieur par quartile et ont découvert qu’une exposition plus élevée à la lumière était corrélée à un nombre « significativement plus élevé de médicaments hypnotiques », ainsi qu’à une dose quotidienne plus élevée.

Les personnes âgées exposées à davantage de lumière extérieure la nuit avaient également tendance à prendre des somnifères pendant de plus longues périodes.

« Cette étude a mis en évidence une association significative entre l’intensité de l’éclairage nocturne artificiel extérieur et la prévalence de l’insomnie, comme l’indiquent les prescriptions d’agents hypnotiques pour les personnes âgées en Corée du Sud », commentent les chercheurs. « Nos ré résultats montrent que la lumière nocturne artificielle pourrait être liée à la privation de sommeil. Compte tenu des preuves scientifiques récentes, un éclairage extérieur intense peut constituer un nouveau facteur de risque pour la prescription de médicaments hypnotiques ».