Seniors : l’éducation ne protègerait pas contre la démence

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Le type de démence le plus courant est la maladie d’Alzheimer qui touche environ 1 million de personnes en France. En raison principalement de l’augmentation de notre durée de vie, l’incidence de la démence devrait continuer à augmenter et tripler d’ici 2050.

Il n’existe aucun traitement curatif. Les traitements actuels ne peuvent que réduire certains symptômes. Pour cette raison, il est essentiel de comprendre les facteurs de risque pertinents et de trouver des moyens de prévenir ou ralentir la démence. Certains facteurs de risque sont bien connus, tels que le tabagisme et le manque d’activité physique. Les facteurs de protection connus incluent le fait de s’en tenir à un régime alimentaire sain.

Éducation et réserve cognitive

De nombreux experts pensent que le temps passé à s’éduquer contribue à protéger contre la démence. Bien que les études aient généré des résultats contradictoires ou peu concluants, de nombreux chercheurs pensent que des niveaux de formation plus élevés offrent à un individu une certaine « réserve cognitive ». Les scientifiques pensent que cette réserve hypothétique réduit le risque ou, à tout le moins, retarde l’apparition de la démence.

Récemment, un groupe de chercheurs a entrepris de développer une image plus claire de l’interaction entre l’éducation et la démence. Ils ont publié leurs résultats dans la revue Neurology.

Pour enquêter, les chercheurs ont examiné les informations recueillies auprès de 2 899 personnes provenant de deux sources. La première est un projet auquel participent des membres du clergé catholique aux États-Unis et la seconde, une étude incluant des seniors de la région de Chicago.

Auparavant, les chercheurs avaient évalué ces participants chaque année et ces personnes avaient accepté de faire un don de cerveau pour l’autopsie après leur décès.

Les chercheurs ont suivi les participants pendant 8 ans en moyenne. Au début de l’étude, la moyenne d’âge était de 78 ans. Près du quart a développé une démence sur une période de 8 ans. Au cours de l’étude, 752 participants sont décédés, de ce nombre 405 avaient développé une démence.

Pour l’analyse, les chercheurs ont réparti les participants en trois niveaux d’enseignement : 17 ans ou plus, 13-16 ans et 12 ans et moins.

L’éducation réduit-elle les risques ?

Les scientifiques ont découvert que même des décennies après la fin de leurs études, les participants qui avaient passé plus de temps dans l’éducation avaient un niveau de fonctionnement cognitif supérieur. Toutefois, contrairement à ce qui avait été constaté précédemment, l’enseignement supérieur ne protégeait pas et ne ralentissait pas le déclin cognitif.

De même, les chercheurs n’ont pas associé le niveau d’éducation au moment de l’apparition de la maladie. En d’autres termes, le niveau d’instruction ne semblait pas protéger contre la démence ni retarder son apparition.

Une autre théorie largement répandue est que, une fois que le déclin cognitif a commencé chez les personnes ayant un statut d’enseignement supérieur, il a tendance à progresser plus rapidement. Cependant, l’étude a montré que cela ne semblait faire aucune différence.