Seniors : l’aspirine ne prolonge pas la vie sans handicap

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Un vaste essai clinique mené auprès de milliers de seniors en bonne santé sans antécédents de problèmes cardiaques ni d’AVC montre que la prise d’une faible dose d’aspirine par jour ne les a pas aidé à vivre plus longtemps sans incapacité ni démence.

L’étude est toujours en cours et ces résultats sont les premiers à être dévoilés. 3 articles publiés dans la revue New England Journal of Medicine présentent et discutent ces premiers résultats portant sur les effets de l’aspirine  sur les événements cardiovasculaires et les saignements, ainsi que sur la survie sans incapacité et le décès pour toutes causes.

Besoin d’évaluer les avantages et les risques chez les seniors

La principale raison de la recherche était que les avantages et les risques des seniors prenant une faible dose d’aspirine par jour n’avaient pas été pesés. Des études antérieures avaient démontré que le traitement à l’aspirine à faible dose pouvait réduire le risque d’événements vasculaires tels que les crises cardiaques et les AVC, mais ceux-ci concernaient en grande partie des personnes d’âge moyen.

En outre, elles se sont principalement concentrées sur les résultats cardiovasculaires, tandis que l’impact le plus souhaitable de la médecine préventive sur les seniors devait être de aider à vivre plus longtemps sans incapacité fonctionnelle.

« Les directives cliniques notent les avantages de l’aspirine pour prévenir les crises cardiaques et les AVC chez les personnes souffrant de maladies vasculaires telles que les maladies coronariennes », soulignent les chercheurs. « La préoccupation a été l’incertitude quant à savoir si l’aspirine est bénéfique pour les seniors en bonne santé sans ces conditions ».

L’étude a démarré en 2010 et portait sur 16 703 seniors de plus de 70 ans en Australie et 2 411 aux États-Unis. Le suivi moyen des résultats récents était de 4,7 ans. La date d’achèvement finale est prévue en janvier 2019.

L’âge d’admission était de 65 ans ou plus pour les recrues afro-américaines et hispaniques aux États-Unis, car ces groupes présentent un risque plus élevé de développer une maladie cardiovasculaire et une démence.

Toute personne ayant un handicap physique, une démence ou une ou plusieurs conditions nécessitant de prendre de l’aspirine n’a été exclue.

Sur les 19 114 personnes recrutées pour l’étude, 9 525 ont été assignées au hasard pour prendre 100 mg d’aspirine par jour et 9 589 pour prendre un placebo.

Principaux résultats préliminaires

Dans l’ensemble, les résultats ont jusqu’ici révélé que l’aspirine à faible dose quotidienne n’avait aucun effet sur la survie sans démence ni incapacité comparativement au placebo.

Parmi les personnes qui prenaient de l’aspirine, 90,3% étaient en vie et ne souffraient pas de démence ni de handicap physique persistant à la fin de la période de suivi. Cela comparé à 90,5% qui ont pris un placebo. L’incidence de la démence était la même dans les deux groupes et les taux d’incapacité étaient largement similaires. En fait, toutes les données étaient similaires avec ou sans aspirine.

Toutefois, ce qui est surprenant, c’est qu’il semble y avoir un risque plus élevé de décès lié au cancer dans le groupe aspirine, alors que des études ont suggéré que l’aspirine pouvait le réduire.