Quel est le rôle de l’éducation dans la maladie d’Alzheimer ?

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Pendant de nombreuses années, les spécialistes ont pensé que les personnes qui étudiaient beaucoup et maintenaient leur cerveau actif présentaient un risque de démence plus faible. Une nouvelle étude récente contredit cette idée.

Le rôle bénéfique de l’éducation contesté dans la maladie d’Alzheimer

Plusieurs études ont fait valoir que les personnes qui poursuivent leurs études tout au long de leur vie courent moins de risques de développer la maladie d’Alzheimer, la forme de démence la plus courante et principalement caractérisées par une perte de mémoire progressive. Cependant, les études publiées cette année n’ont trouvé aucune preuve de cette conclusion.

Un niveau d’éducation élevé est supposé renforcer les réserves cognitives d’une personne, lesquelles font référence à la capacité du cerveau à préserver et à maintenir la fonction cognitive malgré les dommages.

Une réserve cognitive élevée devrait constituer une protection contre les déficiences cognitives, qui peuvent survenir naturellement avec le vieillissement d’une personne. Mais est-ce vraiment efficace pour prévenir ou ralentir le développement de la maladie d’Alzheimer ?

Une nouvelle étude n’a trouvé aucun lien entre la réserve cognitive d’une personne à l’âge moyen et un risque réduit de maladie d’Alzheimer. Cependant, l’étude confirme que les personnes plus instruites peuvent rester plus longtemps cognitivement fonctionnelles, uniquement parce que leur réserve met plus longtemps à s’épuiser.

Les chercheurs ont publié leurs conclusions dans la revue Journal of Alzheimer’s Disease.

L’éducation n’affecterait pas le niveau de déclin cognitif

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont analysé les données de 331 participants sans démence qui ont été suivis pendant environ 20 ans. Parmi ces participants, 54 n’avaient pas terminé leurs études secondaires, 144 les avaient terminées ou avaient obtenu un diplôme et 133 avaient fréquenté un lycée ou avaient suivi une autre formation.

Ces participants ont subi des examens par IRM et TEP afin que les chercheurs puissent évaluer les niveaux de bêta-amyloïde dans le cerveau. Les plaques toxiques de bêta-amyloïde, qui perturbent la communication entre les cellules du cerveau, sont caractéristiques de la maladie d’Alzheimer. De plus, les chercheurs ont évalué la fonction cognitive des participants entre 65 et 84 ans.

L’analyse des chercheurs a révélé que les personnes ayant un niveau d’éducation plus élevé, y compris une formation collégiale ou professionnelle, avaient des scores de fonction cognitives plus élevés, quelle que soit la quantité de bêta-amyloïde dans le cerveau.

Ces résultats indiquent que, même si des niveaux d’éducation plus élevés sont liés à une meilleure fonction cognitive dans le temps, ils ne sont pas liés au risque de développer la maladie d’Alzheimer.

Par ailleurs, les participants blancs semblaient présenter de meilleurs scores de fonction cognitive à long terme et un risque 40 % moins élevé d’augmentation du taux de bêta-amyloïde. Dans la population afro-américaine, ceux qui présentaient des scores de fonction cognitives plus élevés à long terme avaient un risque 30 % inférieur d’avoir un taux de bêta-amyloïde élevé.

« Nos données suggèrent que davantage d’éducation semble jouer un rôle en tant que forme de réserve cognitive qui aide les gens à améliorer leurs performances de base, mais cela n’affecte pas le niveau réel de déclin », ont conclu les chercheurs.