Une nouvelle approche pour traiter la maladie d’Alzheimer

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Des chercheurs allemands ont remarqué qu’un médicament destiné à traiter le psoriasis possédait la faculté de supprimer également les effets liés à la démence, notamment ceux de la maladie d'Alzheimer, comme l’altération de la fonction cognitive.

Une nouvelle approche pour relever le défi grandissant de la maladie d’Alzheimer

On estime qu’environ 44 millions de personnes dans le monde souffrent actuellement de démence et il est estimé que ce nombre passera à 135 millions d’ici 2050. La maladie est l’un des problèmes de santé les plus courants chez les personnes âgées, c’est pourquoi les experts prédisent que le nombre de personnes touchées augmentera avec le temps.

Les chercheurs du Département de psychiatrie et de psychothérapie de l’Université de Mayence, en Allemagne, ont récemment acquis de nouvelles connaissances sur la façon dont il peut à l’avenir être possible de traiter les patients atteints de la forme la plus courante de démence, la maladie d’Alzheimer.

En effet, il semble qu’un médicament, habituellement prescrit pour traiter le psoriasis, stimule l’activité de l’enzyme ADAM10 dans le cerveau des patients atteints d’Alzheimer. Il existe déjà de solides preuves scientifiques que cette enzyme pourrait être capable de supprimer les effets liés à Alzheimer comme l’altération de la fonction cérébrale et qu’elle pourrait donc améliorer l’apprentissage et la mémoire chez ces patients. Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue Neurology.

La médecine n’est actuellement pas en mesure de traiter les symptômes de la maladie ou de retarder sa progression, et il est donc nécessaire d’accroître les soins infirmiers. Aucun traitement curatif n’a encore été mis au point, ce qui signifie qu’Alzheimer reste l’un des plus grands défis de la médecine moderne et un domaine important de la recherche.

Il n’existe toujours pas de consensus sur ce qui déclenche la maladie. Cependant, il est généralement admis que l’activité de certaines enzymes joue un rôle. Partant de cette information, le Dr. Kristina Endres et le Pr. Falk Fahrenholz du Département de psychiatrie et de psychothérapie de l’Université de Mayence ont décidé de prendre une nouvelle approche pour le traitement de la maladie d’Alzheimer.

Travaillant en collaboration avec le Pr. Klaus Lieb et le Pr. Andreas Fellgiebel, également de l’Université de Mayence, et avec la collaboration du Pr. Stefan Teipel et son équipe du Centre allemand pour les maladies neurodégénératives (DZNE) à Rostock, les chercheurs ont démontré que l’administration orale d’un médicament contre le psoriasis chez un groupe de patients atteints d’Alzheimer occasionne des taux élevés de APP-alpha dans le liquide céphalo-rachidien. C’est interprété comme une stimulation de l’activité de l’ADAM10, qui à son tour occasionne une réduction de l’accumulation des plaques de bêta-amyloïdes caractéristiques de la maladie d’Alzheimer.

Dans les modèles animaux atteints de la maladie d’Alzheimer, il a également été démontré que l’ADAM10 améliore la capacité d’apprentissage et la mémoire. Le médicament était bien toléré par les patients.

Afin d’étudier davantage l’effet de la substance d’essai sur les performances cognitives et de déterminer se elle peut être utilisée comme traitement à long terme chez les patients atteints d’Alzheimer, les essais cliniques plus importants dans laquelle la substance sera administrée pendant des périodes plus longues devront être entrepris.