La warfarine augmente le risque de démence

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La fibrillation auriculaire (FA) est une affection relativement commune, en particulier chez les seniors. La warfarine est un médicament indiqué pour cette condition. Mais, même si elle a pu sauver n’innombrables vies, de nouvelles recherches montrent un danger caché : l’augmentation du risque de démence.

La warfarine pour traiter l’arythmie cardiaque

La fibrillation auriculaire se réfère à un rythme cardiaque irrégulier, souvent anormalement rapide (arythmie). Elle peut provoquer une série de symptômes, comme l’essoufflement, des étourdissements et de la fatigue. On estime que 750 000 Français souffrent de ce trouble du coeur.

Selon les autorités de santé, la FA multiplie le risque d’AVC par 5. Pour cette raison, la warfarine est utilisée pour prévenir les caillots sanguins potentiellement mortels depuis plus d’un demi-siècle.

Parce que les caillots sanguins peuvent sérieusement affecter le fonctionnement du cerveau, la FA est réputée pour augmenter le risque de développement d’une démence. D’autre part, les anticoagulants utilisés pour soulager les symptômes augmentent la probabilité d’hémorragies cérébrales qui peuvent au fil du temps avoir un impact négatif sur le fonctionnement du cerveau.

La warfarine et la démence

La warfarine a été utilisée pendant de nombreuses années et est largement prescrite dans les pays industrialisés.

Cette nouvelle étude utilisé les données de plus de 10 000 patients afin de déterminer les liens entre la warfarine, la démence et la FA.

Chacun des patients étaient un utilisateur à long terme de la warfarine. Certains ont pris le médicament pour la FA, d’autres pour différentes conditions comme la thromboembolie ou des maladies cardiaques valvulaires. Aucun n’avait d’antécédent de démence.

La warfarine est un médicament notoirement difficile à administrer à des niveaux corrects. Chaque patient réagit différemment à la warfarine et plusieurs facteurs peuvent influer sur les effets du médicament. En outre, ses actions dans le corps prennent le temps de se développer, et trouver le bon dosage peut être un long processus. Ces facteurs combinés créent cette difficulté de dosage de la warfarine.

Des études antérieures ont démontré qu’une mauvaise gestion de la warfarine peut augmenter les chances de développer une démence chez les patients atteints de FA. Cette nouvelle étude a soutenu ces conclusions : le risque était en effet accru chez les patients dont la dose était plus difficile à gérer. Cependant, elle a également observé que, indépendamment de la qualité de la warfarine, les niveaux de démence ont continué d’augmenter.

En bref, les chercheurs ont montré que si les niveaux de la warfarine étaient trop élevés, ou trop bas, ou même à la bonne dose, le risque de démence augmentait toujours avec la prise du médicament.

« Nos résultats sont les premiers à montrer qu’il existe des facteurs de risque cognitifs significatifs pour les patients traités avec la warfarine sur une longue période de temps, peu importe l’indication de l’anticoagulation », commentent les chercheurs.

Ces résultats sont cruciaux. Tout d’abord parce qu’il est important de connaître les risques associés à un médicament, en particulier s’agissant d’un produit aussi courant. Et pour ceux qui prennent de la warfarine dont les dosages sont difficiles à gérer, le passage à de nouveaux médicaments, plus prévisibles, pourrait être une solution plus sûre.