Une plus grande longévité n’implique pas une meilleure santé

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Une étude suggère que les gènes qui augmentent la longévité ne peuvent pas augmenter de manière significative la durée de vie en bonne santé.

La longévité ne doit pas être le seul paramètre

 « Notre étude révèle que si nous devons trouver les gènes qui nous aident à demeurer physiquement actif à mesure que nous vieillissons, ceux qui nous permettraient de jouer au tennis à 70 ans comme si nous en avions 40, nous devons regarder au-delà des seuls critères de la longévité. Nous devons commencer à rechercher de nouveaux gènes qui pourraient jouer un rôle dans l’espérance de vie en bonne santé », a déclaré le Pr. Heidi A. Tissenbaum, principal auteur de l’étude.

Les progrès en génomique et de la technologie ont permis aux scientifiques d’identifier plusieurs groupes de gènes qui contrôlent la longévité chez le C. Elegans, un nématode utilisé comme modèle pour les études génétiques en laboratoire, tout comme la levure et les mouches. Ces gènes, lorsqu’on les examine, sont analogues chez les mammifères. L’hypothèse sous-jacente des scientifiques a toujours été que l’extension de la durée de vie augmentait également le temps passé en bonne santé. Cependant, pour diverses raisons, la plupart des études examinent de près ces animaux alors qu’ils sont relativement jeunes et négligent de les étudier dans la dernière partie de leur vie.

Pour défier l’hypothèse que la longévité et la santé sont intrinsèquement liées, les chercheurs ont cherché à étudier comment évoluait la santé des vers au cours du vieillissement.

« Le terme  « espérance de vie en bonne santé » est mal défini en laboratoire, et chez le C. Elegans quelques paramètres ont été identifiés pour mesurer la santé », a expliqué le Pr. Tissenbaum. « Nous avons décidé de créer une définition en utilisant les traits qui pourraient être facilement vérifiés et évalués chez els vers âgés ».

Identifier à la fois la fragilité et le mouvement comme attributs physiques mesurables au cours du vieillissement chez le nématode a été testé. Les chercheurs ont pris quatre différents C. Elegans mutants connus pour vivre plus longtemps que les nématodes classiques et mesuré leur résistance à la chaleur, au stress oxydatif et leurs niveaux d’activité sur les solides et les liquides au cours de leur vieillissement.

Les scientifiques ont constaté que tous les animaux, mutants ou classiques, ont diminué physiquement à mesure qu’ils vieillissaient. Et en fonction de l’échantillon mutant et des traits mesurés, chacun a diminué à des taux différents. Dans l’ensemble, ils ont constaté que les vers mutants, en dépit d’avoir une espérance de vie plus longue, ont passé moins de la moitié de leur vie au maximum de leurs fonctions comparé aux nématodes classiques. Au contraire, la majorité de leur temps de vie a été passé dans un état fragile et affaibli.

L’implication pour les scientifiques est que l’ensemble des gènes qui influencent la longévité peut être distinct des gènes qui contrôlent l’espérance de vie en bonne santé. « Nous ne devons plus regarder le seul paramètre de la longévité, nous devons aussi considérer la santé comme un facteur qui lui est propre », a conclu le Pr. Tissenbaum.