Une majorité de seniors n’est pas vaccinée contre la pneumonie

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Aux États-Unis, un peu plus de 60% des seniors âgés de plus de 65 ans ne sont pas vaccinés contre la pneumonie. Une simple vidéo de 2 minutes sur la vaccination contre le pneumocoque envoyée aux patients avant une consultation chez leur généraliste a triplé la probabilité de vaccination. Une idée à suivre en France.

Manque de ressources pour éduquer les seniors sur la nécessité de la vaccination

Les seniors de plus de 65 ans ont un risque accru de mourir d’une maladie pneumococcique, une infection grave due à une bactérie, qui peut causer une pneumonie, une méningite et des infections sanguines (sepsis). Chaque année, plus de 18 000 seniors de plus de 65 ans meurent d’une maladie pneumococcique aux États-Unis. En France, on compte 6 000 à 13 000 décès par an, dont 40% impliquent des seniors.

La plupart des seniors n’ont qu’une connaissance limitée en ce qui concerne la nécessité d’une vaccination, en partie parce que les médecins généralistes manquent de temps et de ressources pour éduquer convenablement les patients lors de leurs consultations.

Une vidéo de 2 minutes augmente le taux de vaccination contre la pneumonie chez les seniors

Une approche d’éducation en pré-visite a le potentiel d’informer automatiquement les patients sur les services de prévention nécessaires, et de fournir des informations générales essentielles liées aux consultations futures.

Une nouvelle étude a été mise en place dans ce contexte. Les chercheurs ont mis au point une vidéo de 2 minutes sur la vaccination contre le pneumocoque, en soulignant la nécessité de la vaccination sur la durée. Ils ont ensuite programmé le système de dossier électronique pour envoyer aux patients nouvellement admissibles au vaccin un lien vers une vidéo sur Internet, une semaine avant une consultation chez leur généraliste.

« Cette approche démontre une nouvelle façon pour les patients de recevoir une éducation efficace et efficiente sur les soins préventifs », expliquent les chercheurs.

Durant une période d’environ 6 mois, le système a envoyé des messages à 116 patients, recommandant de visionner la vidéo. Les trois quarts des patients ont ouvert le message. Parmi eux, près de 90% ont au moins regardé une partie de la vidéo et 64% l’ont visionnée intégralement. Les patients qui ont regardé au moins une partie de la vidéo étaient 3 fois plus susceptibles de recevoir le vaccin contre le pneumocoque.

« Il est essentiel de fournir aux seniors des informations précises avant de proposer une vaccination contre le pneumocoque. Dans le cas contraire, les attitudes des patients, telles que les idées préconçues sur les vaccinations et les informations incomplètes, peuvent amener ces individus à refuser la vaccination », commentent les chercheurs.

« Une fois que les patients refusent la vaccination, les médecins sont mis en position de modifier la réponse de l’individu, plutôt que de façonner une réponse initiale, ce qui est beaucoup plus difficile ».

Cette étude a été conçue principalement pour savoir si l’exploitation du pouvoir des dossiers de santé électroniques dans l’envoi de messages aux patients sur les soins préventifs était possible. Les prochaines étapes consisteront à tester les taux de vaccination des patients dans un essai aléatoire.