Seniors : la douleur chronique liée à un risque accru de démence

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Des chercheurs de l’université de Californie de San Francisco (UCSF) ont constaté que les seniors souffrant de douleur persistante présentaient des diminutions plus rapides de la mémoire à mesure qu’ils vieillissaient et étaient plus susceptibles de développer une démence quelques années plus tard, ce qui indique que la douleur chronique pourrait être liée aux changements dans le cerveau qui contribuent à la démence. L’étude, publiée dans la revue JAMA Internal Medicine, semble être la première à prouver cette association.

La douleur chronique cause une réduction de près de 10% des facultés mémorielles chez les seniors

Les chercheurs ont analysé les données de 10 000 seniors âgés de plus de 60 ans sur une période de 12 ans. Les participants qui ont déclaré qu’ils étaient constamment troublés par une douleur modérée ou sévère en 1998 et en 2000 ont vu leurs tests de fonctionnement de la mémoire diminuer 9,2% plus rapidement au cours des 10 années qui ont suivi, par rapport aux seniors qui n’avaient pas déclaré de douleur chronique. Les patients qui se sont plaints d’une douleur persistante avaient également une probabilité faible mais significativement plus élevée de développer ensuite une démence.

Les chercheurs ont constaté que la quantité supplémentaire de diminution de la mémoire chez ceux qui ont signalé une douleur persistante suggérait que ces patients auraient pu avoir davantage de temps à consacrer aux tâches quotidiennes, comme la gestion indépendante de leurs médicaments et de leurs finances.

« Les seniors doivent conserver leur connaissance pour rester indépendants », commentent les chercheurs. « Près d’une personne sur 3 souffre de douleur chronique. Comprendre la relation entre la douleur et le déclin cognitif est une première étape importante vers la recherche de moyens d’aider cette population ».

Les opioïdes pourraient être à l’origine de cette association

La recherche, menée en collaboration avec des membres de la division de gériatrie de l’université de San Francisco, suggère 3 raisons potentielles se chevauchant dans l’association entre la douleur chronique et la démence. Un risque accru de démence pourrait être causé par des analgésiques, tels que les opioïdes, que les gens prennent de plus en plus.

Il pourrait également résulter d’une expérience de la douleur compromettant la capacité du cerveau à coder la mémoire et d’autres fonctions cognitives. Enfin, cela pourrait être dû à un autre facteur qui n’a pas été mesuré dans l’étude et n’a donc pas pu être analysé. Mais, même si c’est le cas, les résultats restent cliniquement pertinents, car la douleur pourrait être utilisée comme marqueur pour un risque accru de déclin cognitif futur, même si la base biologique de l’association n’est pas toujours claire.

Les données analysées par les chercheurs ne comprenaient pas d’informations sur l’utilisation d’opioïdes, de sorte qu’ils ne pouvaient pas indiquer quels participants prenaient ces médicaments. Toutefois, certaines études antérieures ont montré que les personnes souffrant de douleurs chroniques et prenant des anti-inflammatoires non stéroïdiens, comme l’ibuprofène, avaient pratiquement le même risque élevé de démence que ceux qui prenaient des opioïdes.

« Cela signifie que nous devons considérer les effets directs potentiels de la douleur chronique sur la cognition », concluent les chercheurs.

 

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