Seniors : le déclin cognitif après une chirurgie expliqué

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Après une chirurgie, les seniors éprouvent souvent des troubles de la pensée qui peuvent durer quelques semaines, voire des mois. Jusqu’à présent, les scientifiques pensaient que cela était dû à l’anesthésie, mais une nouvelle étude montre que la cause la plus probable serait une inflammation des cellules du cerveau.

L’inflammation excessive peut déclencher un déclin cognitif chez les seniors après une chirurgie

Les seniors subissant une intervention chirurgicale sont de plus en plus nombreux, et les anesthésistes reconnaissent que la déficience cognitive qui peut en résulter est un effet secondaire fréquent de la chirurgie dans cette population. Quelques études ces dernières années ont montré que plus de 10 % des patients de plus de 60 ans en chirurgie présentent un certain degré de déficience cognitive trois mois après l’intervention, bien que les critères diagnostiques de la condition n’aient toujours pas été normalisées, et que les causes et les facteurs de risques soient encore à l’étude.

On pensait que le dysfonctionnement cognitif post-opératoire était dû par une anesthésie profonde lors de la chirurgie. Mais de plus en plus de preuves soulignent un lien entre la condition et une réaction inflammatoire dans le cerveau. Cela semble être une réponse normale à un traumatisme tissulaire qui se produit dans le corps, même si la chirurgie est physiquement éloignée du cerveau, comme le remplacement d’une hanche. Des études ont montré que, lorsque cette inflammation était excessive ou trop persistante, comme cela peut être le cas chez les seniors, la réponse normale de protection peut avoir un impact négatif sur la condition.

« Les études antérieures sur l’inflammation post-opératoire dans le cerveau se sont concentrées sur le fait de savoir si les cellules immunitaires circulantes envahissaient le cerveau et contribuaient au déclin cognitif », expliquent les chercheurs. « Sur la base de notre nouvelle recherche, nous savons maintenant que les propres microglies du cerveau, des cellules immunitaires spécialisées du cerveau, initient et orchestrent cette réponse, y compris l’infiltration de cellules immunitaires périphériques et la perte de mémoire en résultant ».

L’élimination temporaire des microglies en cours d’une chirurgie empêche le déclin cognitif chez les souris

Au cours d’expériences menées par les chercheurs, ces derniers ont examiné comment la chirurgie impactait sur la cognition chez des souris dont les microglies ont été supprimées expérimentalement. Normalement, les souris conditionnées à une tâche comportementale avant une chirurgie réussissent moins bien à se rappeler de cette tâche trois jours après l’opération.

Lorsque les chercheurs leur ont administré durant 7 jours un traitement médicamenteux pour appauvrir les niveaux de microglies d’environ 5% que la normale, les animaux ont été complètement protégés contre cette forme de déclin cognitif.

« Ce travail démontre l’importance centrale des microglies comme transducteurs de traumatisme chirurgical périphérique », commentent les chercheurs. « Elles dictent les conséquences inflammatoires et neurologiques en aval dans le cerveau ».

Il est important de noter que la réduction des microglies n’a pas été associée à une diminution de la cicatrisation des plaies chirurgicales, ni avec une modification des niveaux de cellules immunitaires en-dehors du cerveau. Les niveaux de microglies sont revenus à la normale 2 jours après la fin du traitement.

 

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