Seniors : comment la polyarthrite rhumatoïde affecte le cerveau

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Une étude récente montre comment l’inflammation chronique qui caractérise la polyarthrite rhumatoïde affecte le cerveau. Les résultats peuvent expliquer les symptômes cognitifs décrits comme le « brouillard cérébral ».

Étudier le cerveau et la polyarthrite rhumatoïde

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune dans laquelle le système immunitaire du corps ne reconnaît pas le liquide synoviale dans les articulations et l’attaque, ce qui provoque une inflammation chronique.

Mais cette inflammation chronique affecte-t-elle aussi le cerveau ? Et si oui, comment ?

Cette question a incité des chercheurs américains de l’Université du Michigan à Ann Arbor à examiner le cerveau de 54 personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Nature Communications.

Les chercheurs notent qu’ils voulaient comprendre ce qui se passe dans des conditions où les patients ont une inflammation pendant des semaines, des mois ou des années, comme au cours de la polyarthrite rhumatoïde. Plus précisément, les chercheurs voulaient observer comment l’inflammation périphérique qui caractérise la polyarthrite rhumatoïde affecte la structure et la connectivité du cerveau.

À cette fin, ils ont utilisé l’IRM fonctionnelle et l’IRM structurelle pour scanner le cerveau de 54 participants âgés de 43 à 66 ans. Les scintigraphies cérébrales ont été prises au début de l’étude puis à 6 mois. Les participants ont eu une polyarthrite rhumatoïde pendant une période moyenne comprise entre 2,85 ans et plus de 20 ans.

« Nous avons trouvé des résultats profonds et cohérents dans deux zones du cerveau qui devenaient connectées à plusieurs réseaux cérébraux. Nous avons ensuite revu 6 mois plus tard les participants et observé des modèles similaires, et cette réplication des résultats n’est pas courante dans les études de neuro-imagerie ».

Les conclusions pourraient expliquer le « brouillard cérébral »

« Dans une analyse théorique graphique sur l’ensemble du réseau cérébral, et corrélant cela avec les niveaux d’inflammation, nous avons constaté une grande convergence entre les méthodes et les points temporels pour la connectivité dans le lobule pariétal inférieur et le cortex préfrontal médial », expliquent les chercheurs.

Le lobule pariétal inférieur est une région du cerveau située à l’intersection des cortex visuel, auditif et somatosensoriel. C’est la clé du traitement visuospatial. Le rôle du cortex préfrontal médian n’est pas clair. Certains scientifiques suggèrent qu’il nous aide à prendre des décisions et à extraire des informations de notre mémoire à long terme, tandis que d’autres croient qu’il nous aide à consolider de nouveaux souvenirs à court terme.

« Les résultats ont également démontré comment l’inflammation que nous mesurons à la périphérie peut réellement modifier les connexions fonctionnelles dans le cerveau et jouer un rôle dans certains des symptômes cognitifs que nous voyons dans la polyarthrite rhumatoïde ».

En effet, de nombreuses personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde ont déclaré également ressentir un brouillard cérébral, ce qui les empêche de se concentrer, de penser et d’apprendre de nouvelles choses. Des études appuient cette preuve confirmant qu’il y a une déficience cognitive significative dans la polyarthrite rhumatoïde.

« Ces données soutiennent l’idée que l’inflammation de la polyarthrite rhumatoïde cible le cerveau et pas seulement les articulations », ont conclu les chercheurs.