Le sang pourrait prédire l’apparition d’Alzheimer

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Les scientifiques pensent que l’une des raisons pour lesquelles les essais de médicaments contre Alzheimer obtiennent de mauvais résultats est parce que ceux-ci sont donnés trop tard dans le développement de la maladie, qui est notoirement difficile à diagnostiquer de manière précoce. Mais une nouvelle étude britannique suggère que ce pourrait être en train de changer dans la mesure où les chercheurs ont identifié un groupe de 10 protéines dans le sang qu’ils croient capable de prédire l’apparition de la maladie d’Alzheimer.

Cette étude est la plus importante du genre à ce jour et a impliqué plus de 1000 participants. Actuellement il n’existe aucun moyen simple et fiable de prédire si une MCI (déficience cognitive légère) peut entraîner une démence

Pas de moyen simple de dépister Alzheimer

La maladie d’Alzheimer est la forme la plus commune de démence, un syndrome qui affecte la pensée, la mémoire, le comportement et l’autonomie. Les estimations mondiales suggèrent que d’ici 2050, il y aura plus de 135 millions de personnes atteintes de démence et en 2010, le coût global a été évalué à 604 milliards de dollars.

On estime qu’environ 10% des personnes atteintes d’une MCI vont développer une démence dans l’année. Seulement, il n’existe actuellement aucun moyen fiable de le prédire.

Pour cette étude, l’équipe de recherche du King College of London a analysé les résultats des échantillons de sang provenant de 3 études internationales portant sur un total de 1148 personnes, dont 476 atteintes d’Alzheimer, 220 d’une MCI (démence légère) et 452 personnes saines. Parmi les trois groupes, 476 participants ont subi une IRM.

L’équipe a analysé 26 protéines dans les échantillons de sang et a constaté que 16 sont fortement liées à un rétrécissement du cerveau dans les groupes de personnes atteintes de MCI et d’Alzheimer.

L’évolution d’une MCI en Alzheimer prédictible à 87%

Dans une deuxième analyse, les chercheurs ont découvert une combinaison de 10 protéines qui pourrait prédire si les individus progresseraient d’une MCI vers Alzheimer sous un an avec une précision de 87%.

L’auteur principal, le Dr. Abdul Hye, explique que cette étude signe la fin de travaux de plusieurs années pour trouver laquelle parmi des milliers de protéines dans le sang était cliniquement pertinente. « Nous avons maintenant un ensemble de 10 protéines qui peuvent prédire qu’une personne ayant les premiers symptômes de perte de mémoire, ou une déficience cognitive légère, va développer la maladie d’Alzheimer sous un an, avec un très fort niveau de précision ».

Le Pr. Simon Lovestone, co-auteur de l’étude, ajoute que « beaucoup de nos essais de médicaments échouent parce que le temps que les patients reçoivent ces médicaments, le cerveau a déjà été trop endommagé. Un simple test sanguin pourrait nous aider à identifier les patients à un stade beaucoup plus précoce afin qu’ils puissent participer à de nouveaux essais pour développer des traitements qui pourraient empêcher la progression de la maladie ».

De nouveaux essais cliniques

L’équipe envisage maintenant de valider les résultats dans d’autres séries d’échantillons pour améliorer la précision et réduire le risque d’erreur de diagnostic. L’objectif final étant de développer un test simple et fiable que les médecins peuvent utiliser.