Vos yeux peuvent contenir des indices sur le risque d'AVC

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Une récente étude dévoile que photographier la rétine peut aider à détecter les risques d'accident vasculaire cérébral chez les patients atteints d'hypertension artérielle.

L'imagerie médicale comme moyen non-invasif pour évaluer le risque d'AVC

Cette étude, publiée dans la revue Hypertension de l’American Heart Association, démontre que l’imagerie rétinienne pourrait un jour aider à évaluer si vous êtes plus susceptible de développer un accident vasculaire cérébral, 3ème cause de mortalité en France chez les hommes et la 1ère chez les femmes, devant le cancer du sein. En 2008, les AVC ont été responsables de 33000 décès en France.

Si l’on situe l’âge moyen de survenue d’un AVC à 73 ans (76 ans chez les femmes et 70 ans chez les hommes), on note toutefois une baisse globale de 2,6% après 65 ans, mais une augmentation de la survenue chez les moins de 65 ans, plus prononcé chez les femmes que chez les hommes.

« La rétine contient des informations sur l’état des vaisseaux sanguins dans le cerveau », explique le Dr. Mohammad Kamrad Ikram, auteur de l’étude et professeur assistant à l’université nationale de Singapour, au département d’ophtalmologie. « L’imagerie rétinienne est une façon non-invasive et peu coûteuse pour examiner les vaisseaux sanguins de la rétine ».

Dans le monde, l’hypertension artérielle est le facteur de risque le plus important pour les attaques. Cependant, il n’est pas toujours possible de prédire quels patients souffrant d’hypertension artérielle sont plus susceptibles de développer un accident vasculaire cérébral.

Les chercheurs ont suivi les occurrences d’AVC pendant une période de 13 ans sur 2907 patients souffrant d’hypertension artérielle et qui n’avaient jamais eu d’AVC auparavant. Au début de l’étude, chacun d’eux a eu ses rétines photographiées, notamment la couche sensible à la lumière des cellules à l’arrière du globe oculaire. Les dommages aux vaisseaux sanguins de la rétine attribués à l’hypertension, appelée rétinopathie hypertensive, ont été évalués à aucun, légers et modérés/sévères.

Au cours du suivi, 146 participants ont connu un AVC causé par un caillot de sang et 15 par des saignements dans le cerveau.

Les chercheurs ont pris en compte plusieurs facteurs de risque d’AVC comme l’âge, le sexe, la race, le taux de cholestérol et de glycémie, l’indice de masse corporelle, le tabagisme et la tension artérielle. Ils ont observé que le risque d’AVC était de 35% supérieur chez les personnes atteintes de rétinopathie hypertensive légère et de 137% supérieur chez les personnes atteintes de rétinopathie hypertensive modérée ou sévère.

Même chez les patients prenant des médicaments pour contrôler leur tension artérielle, le risque d’un caillot de sang était 96% plus élevé chez les personnes atteintes de rétinopathie hypertensive légère et 198% plus élevé pour les formes modérées à sévères.

« Il est trop tôt pour recommander des changements dans la pratique clinique », a déclaré le Dr. Ikram. « D’autres études doivent confirmer nos résultats et examiner si l’imagerie rétinienne peut être utile pour fournir des informations supplémentaires sur le risque d’accident vasculaire cérébral chez les personnes ayant une pression artérielle élevée », conclut-il.