Renforcer ses muscles pour vivre plus longtemps

...

De nouvelles recherches de l’UCLA suggèrent que les seniors qui ont une masse musculaire importante sont susceptibles de vivre plus longtemps. Ces résultats s’ajoutent aux preuves croissantes que la composition corporelle globale, et non pas uniquement l’indice de masse corporelle (IMC), est un meilleur indicateur de la mortalité toutes causes confondues.

Un indice prédictif de mortalité

L’étude, publiée dans la revue The American Journal of Medicine, est l’aboutissement d’une recherche antérieure dirigée par le Dr. Preethi Srikanthan, professeur d’endocrinologie à la David Geffen School of Medicine à l’Université de Californie (UCLA), qui avait révélé que la construction de la masse musculaire est importante dans la réduction du risque métabolique.

« Comme il n’existe pas encore de mesure basée sur la composition corporelle, plusieurs études ont abordé cette question en utilisant différentes techniques de mesure et ont obtenu des résultats différents », a déclaré le Dr. Skikanthan. « Beaucoup d’études sur l’impact de l’obésité sur la mortalité se concentrent sur l’IMC. Notre étude indiquent que les cliniciens doivent se concentrer sur les moyens d’améliorer la composition corporelle, plutôt que l’IMC seul, en conseillant les personnes âgées sur les meilleurs comportements de santé préventifs ».

Les chercheurs ont analysé les données recueillies par l’Enquête Nationale sur la Santé et la Nutrition (NHANES) III, menée entre 1988 et 1994. Ils se sont concentrés sur un groupe de 3659 personnes qui comprenait des hommes de plus de 55 ans et des femmes de plus de 65 ans au début de l’enquête. Les auteurs ont ensuite déterminé combien de ces individus étaient décédés de causes naturelles basé sur une enquête de suivi réalisée en 2004.

La composition corporelle des sujets de l’étude a été mesurée en utilisant l’impédance biométrique, qui consiste à faire circuler un courant électrique à travers le corps. Le muscle permet au courant de passer plus facilement que les graisses en raison de sa teneur en eau. De cette façon, les chercheurs ont pu déterminer un indice de masse musculaire – la quantité de muscle par rapport  à la taille – similaire à un indice de masse corporelle. Puis ils ont examiné le lien avec le risque de décès.

Ils ont constaté que la mortalité toutes causes confondues était significativement plus faible avec une masse musculaire plus importante. « En d’autres termes, plus grande est votre masse musculaire, plus le risque de décès diminue », explique le Dr. Arun Karlamangla, co-auteur de l’étude. « Ainsi, plutôt que de nous inquiéter de notre poids ou de notre indice de masse corporelle, nous devrions essayer de maximiser et maintenir notre masse musculaire ».

Même si l’étude comporte certaines limites, la masse musculaire semble cependant être un prédicateur important du risque de décès. « Cette étude établit la capacité de prédiction de la survie chez les seniors par la masse musculaire en utilisant l’impédance biométrique » expliquent les chercheurs. D’ailleurs, durant leurs recherches, aucune association n’a été trouvée entre l’IMC et la mortalité chez les personnes âgées. « Nous concluons que la mesure de la masse musculaire par rapport à la hauteur du corps devrait être ajoutée à la boîte à outils des cliniciens qui s’occupent des seniors ».