Notre protection à lutter contre Alzheimer diminue avec l’âge

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Après 65 ans, le risque de développer la maladie d’Alzheimer double tous les 5 ans. Une nouvelle étude montre que la capacité du cerveau à évacuer la bêta-amyloïde associée à la maladie d’Alzheimer est beaucoup plus réduite chez les personnes âgées.

Une capacité qui diminue avec l’âge

La démence est une maladie progressive où la mémoire, la pensée et le comportement se détériorent jusqu’à ce qu’il ne soit plus possible d’avoir une conversation et de prendre soin de soi. Bien que la condition affecte principalement les personnes âgées, elle n’est pas liée au processus normal du vieillissement.

Selon l’OMS, 48 millions de personnes seraient affectées dans le monde et ce chiffre augmente d’environ 8 millions chaque année. La maladie d’Alzheimer contribue environ aux deux tiers des cas de démence.

Dans la revue Annals of Neurology, les chercheurs de l’Université de Washington à St. Louis expliquent que le cerveau des personnes âgées met beaucoup plus de temps à évacuer la bêta-amyloïde 42 dans le cerveau, la principale caractéristique de la maladie d’Alzheimer.

« Nous avons constaté que les gens, dans leur trentaine, mettent généralement 4 heures pour évacuer la moitié de la bêta-amyloïde 42 du cerveau. Dans notre étude, nous montrons qu’à 80 ans, nous mettons plus de 10 heures », explique Randall J. Bateman, professeur de neurologie et auteur principale de l’étude.

Si elle n’est pas évacuée, il y a de plus grandes chances que la bêta-amyloïde 42, un fragment de protéine qui est un sous-produit naturel de l’activité cérébrale, s’agglutine en plaques et perturbe les fonctions du cerveau, comme la communication entre les cellules.

Les scientifiques ont longtemps soupçonné que ces plaques sont l’un des principaux moteurs de la maladie d’Alzheimer, la forme la plus courante de démence.

Taux faibles d’évacuation de bêta-amyloïde 42 chez les personnes atteintes d’Alzheimer

Pour leur étude, le Pr. Bateman et ses collègues ont testé 100 seniors volontaires âgés de 60 à 87 ans. La moitié d’entre eux présentaient des signes cliniques de la maladie d’Alzheimer, tels que des problèmes de mémoire, et 62 avaient des plaques de bêta-amyloïde dans le cerveau.

Les chercheurs ont établi ces signes et ces symptômes à partir d’évaluation cognitives et physiques précises. Grâce à la technologie SILK, les chercheurs ont pu observer ce qui se passait avec la bêta-amyloïde 42 et d’autres protéines.

Chez les seniors qui présentaient des plaques, l’équipe a observé que la bêta-amyloïde était plus susceptible de se dégager du liquide céphalo-rachidien, dans lequel elle baigne dans le cerveau, pour s’accumuler en plaques.

En outre, la baisse des taux d’évacuation de bêta-amyloïde 42, comme celle observée chez les personnes les plus âgées, a été liée à des symptômes de la maladie d’Alzheimer, comme les troubles de la mémoire, des changements de personnalité et de démence.

Le Pr. Bateman explique que le cerveau a 4 façons de se débarrasser de la bêta-amyloïde : il la déplace dans la colonne vertébrale, la force à travers la barrière hémato-encéphalique, la dissout ou l’absorbe avec d’autres protéines ou la dépose sous forme de plaques. L’une des 3 premières façons ralentit le processus d’élimination, laquelle reste donc toujours à identifier.