Prédiction de la démence grâce au ralentissement de la vitesse de marche

...

Un diagnostic précoce de la démence est critique pour retarder l’apparition du déclin cognitif. Une nouvelle étude suggère qu’un simple test de vitesse de marche et de mémoire peut aider à ce diagnostic.

Avec plus de 135 millions de personnes qui seront atteintes de démence d’ici 2050, mettre l’accent sur la nécessité de stratégies qui pourraient ralentir, arrêter ou prévenir la maladie devient incontournable.

Les méthodes actuelles utilisées pour diagnostiquer la démence impliquent une variété d’évaluations, comme des examens physiques, des tests de mémoire et des scanners du cerveau. Dans cette nouvelle étude, publiée dans la revue Neurology, une équipe de recherche américaine révèle un nouveau test potentiel qui pourrait diagnostiquer une pré-démence.

« J’ai examiné des centaines de patients et j’ai remarqué que si une personne âgée marchait lentement, il y avait de bonnes chances que ses tests cognitifs soient également anormaux », explique le Dr. Joe Verghese, principal auteur de l’étude. « Cela m’a donné l’idée que peut-être nous pourrions utiliser ce signe clinique simple, à savoir la vitesse de marche, pour prédire le développement d’une démence ».

Il explique également qu’une de ses précédentes études, publiée en 2002, avait révélé qu’une démarche anormale pouvait prédire avec précision le développement ultérieur de la démence.

L’équipe s’est appuyée sur cette constatation pour élaborer un test basé sur la vitesse de marche et sur la mémoire afin de diagnostiquer un syndrome de risque moteur et cognitif (MCR) que les chercheurs croient être un signe précoce de démence.

Les patients atteints de MCR sont deux fois plus susceptibles de développer une démence

Les chercheurs ont estimé la prévalence du MCR en se basant sur l’analyse de 22 études impliquant 26.802 seniors de plus de 60 ans dans 17 pays et présentant ni démence ni invalidité. Parmi ceux-ci, 9,7% répondaient aux critères de MCR. En d’autres termes, ils avaient une vitesse de marche anormalement lente (moins d’un mètre par seconde) et des difficultés cognitives.

Les chercheurs ont ensuite analysé 4 de ces 22 études, impliquant 4.812 personnes, pour déterminer si le MCR pouvait prédire avec précision l’évolution vers une future démence. Dans l’ensemble, les participants ont été suivis durant en moyenne 12 ans.

L’équipe a constaté que les participants qui répondaient aux critères de MCR étaient presque deux fois plus susceptibles de développer une démence au cours des 12 années suivantes, comparativement à ceux qui ne répondaient pas aux critères.

Le Dr. Verghese note que dans de nombreux milieux cliniques et communautaires, certaines personnes ne peuvent pas avoir accès aux tests actuels utilisés pour diagnostiquer la démence, mais que les résultats de ses recherches montrent que le MCR pourrait changer cela.

Selon lui, les patients qui répondent aux critères du MCR, les étapes suivantes consisteront à déterminer les mécanismes à l’origine de leur démarche et de leurs problèmes cognitifs, ce qui pourrait également révéler d’autres problèmes de santé sous-jacents et modifiables, comme l’hypertension artérielle, le tabagisme, le cholestérol, l’obésité et le diabète, chacune de ces maladies pouvant interférer avec le flux sanguin vers le cerveau et ainsi augmenter le risque de développer Alzheimer ou une autre forme de démence.