Une meilleure hygiène augmente les risques d'Alzheimer

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Une étude récente démontre que les personnes vivant dans les pays « riches » ont plus de risques de développer la maladie d'Alzheimer.

Les pays riches présentent des taux plus élevés d'Alzheimer

Le Dr Molly Fox, auteur de l’étude publiée dans la revue Evolution, Medicine and Public Health,  et son équipe de chercheurs de l’université de Cambridge, explique que les personnes vivant dans les pays industrialisés ont considérablement réduit le contact avec les bactéries et les virus, ce qui signifie qu’elles peuvent rencontrer des problèmes de développement immunitaire et présenter un plus grand risque de démence.

Pour ses recherches, l’équipe de chercheurs a voulu savoir si cette « hypothèse de l’hygiène » pouvait expliquer la raison pour laquelle il existe des différences significatives dans les taux de prévalence de la maladie d’Alzheimer dans plus de 192 pays.

Les résultats de son analyse des rapports publiés par l’OMS ont révélé que les pays ayant des niveaux élevés d’hygiène présentaient également des taux plus élevés de la maladie d’Alzheimer.

Ainsi, les pays où les populations ont accès à l’eau potable, comme la France et le Royaume-Uni, présentent un taux d’Alzheimer supérieur de 9% par rapport aux pays qui ont moins de la moitié de cet accès relatif à l’eau potable.

Les pays ayant des taux significativement plus faibles de maladies infectieuses, comme l’Islande et la Suisse, ont un taux d’Alzheimer 12% plus élevé par rapport aux pays qui ont des taux plus élevés de maladies infectieuses, comme le Ghana et la Chine.

Les pays dans lesquels plus de 75% de la population vit dans les zones urbaines, comme le Royaume-Uni et l’Australie présentent un taux d’Alzheimer 10% supérieur aux pays où moins d’un dixième de la population vit dans les zones urbaines, comme le Népal ou le Bangladesh.

« L’hypothèse de l’hygiène, qui suggère une relation entre un environnement plus propre et un risque accru de certaines allergies et des maladies auto-immunes, est bien établie. Nous croyons que nous pouvons désormais ajouter la maladie d’Alzheimer à cette liste de maladies », déclare Molly Fox.

« Il y a des implications importantes pour les prévisions futures du fardeau mondial que représente la maladie, en particulier dans les pays en développement, car ils améliorent leur hygiène », ajoute-t-elle.

Les auteurs de l’étude affirment que l’exposition aux microorganismes est essentielle pour que le système immunitaire puisse se réguler. Le manque de microbes et de contact bactérien peut conduire à un développement insuffisant de globules blancs, responsables de la protection de l’organisme contre les infections.

En outre, Molly Fox explique que plus de 50% des personnes atteintes d’Alzheimer vivent dans les pays développés et qu’en 2025, ce chiffre devrait passer à plus de 70%.

« Une meilleure compréhension de la façon dont l’assainissement de l’environnement influence le risque d’Alzheimer pourrait ouvrir la voie à la fois à de nouveaux modes de vie et à des stratégies pharmaceutiques pour limiter la prévalence d’Alzheimer. […] Une prise de conscience […] pourrait favoriser l’innovation de nouvelles stratégies pour protéger les populations vulnérables contre la maladie d’Alzheimer ».