Les traumatismes crâniens liés à un risque accru de démence

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Une nouvelle étude publiée dans la revue JAMA Neurology suggère que chez les adultes âgés de plus de 55 ans, un traumatisme crânio-cérébral peut être lié à un risque accru de démence.

Un lien entre TCC et démence déjà évoqué

Ce n’est pas la première fois qu’un tel lien est suggéré. Récemment, une autre étude avait démontré que 16% des anciens combattants qui avaient subi un TCC avaient développé une démence, comparativement à seulement 10% chez ceux qui n’avaient pas subi de TCC.

Cependant, les chercheurs de cette nouvelle étude, dirigée par le Dr. Raquel C. Gardner de l’Université de Californie à San Francisco, ont noté que d’autres études n’avaient trouvé aucun lien entre TCC et démence, mais que ces études avaient fait l’objet de nombreuses limitations.

« Même parmi les études qui font état d’une association positive entre TCC et démence, une variabilité importante existe dans l’ampleur du risque signalé », explique le Dr. Gardner. « Ce qui peut être dû à des différences de gravité dans les TCC, l’âge des patients, et la durée du suivi ».

Pour les TCC modérés à sévères à partir de 55 ans, le risque de démence est plus grand

A partir de données de patients hospitalisés en Californie, les chercheurs ont identifié 164.661 patients âgés de plus de 55 ans récemment diagnostiqués avec un TCC ou un autre traumatisme du corps (NTT), comme des fractures qui se sont produites dans d’autres zones que la tête et le cou.

Les patients ont été suivis durant en moyenne 5,7 ans et ne présentaient aucun signe de démence au début de l’étude.

Parmi les 51.799 patients diagnostiqués avec un TCC, 8,4% ont développé une démence, comparativement à seulement 5,9% des patients diagnostiqués avec une autre fracture. Les patients avec TCC ont également eu une durée plus courte entre le traumatisme et le développement de la démence, 3,1 années contre 3,3 années chez les patients non-TCC.

Une analyse plus poussée a révélé que les TCC modérés à sévères chez les plus de 55 ans étaient associés à un risque accru de démence, comme pour les TCC légers chez les seniors de plus de 65 ans.

« Etant donnés les taux élevés de TCC dans la population majoritairement dus aux chutes (66,4%), la prévention est critique », explique les chercheurs. « Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre les mécanismes de la démence post-TCC et éclairer les stratégies de prévention ».

Cette étude présente cependant des limites comme des diagnostics erronés à la base des données, et un manque d’informations sur les antécédents de TCC, de maladies ou d’opérations, mais aussi l’historique familial des patients et leur niveau d’éducation, limites qui auraient pu influencer les résultats de cette étude.

« Malheureusement, il n’y avait pas de groupe témoin non-TCC et non-NTT inclus. Si la population non-TCC avaient des taux semblables à un groupe témoin non-NTT, le traumatisme pourrait être écarté des facteurs de risque et les effets plus spécifiques des lésions cérébrales pourraient être examinés dans le cadre de leur contribution éventuelle à la démence », explique le Dr. Steven T. DeKosky, de l’Université de Pittsburg.