Une pièce du puzzle Alzheimer pourrait être élucidée

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Une nouvelle étude britannique suggère que le fer transformé par l’organisme en fer ferreux pourrait être à l’origine de la maladie d’Alzheimer.

Le fer ferreux pourrait être à l’origine de la maladie d’Alzheimer

La raison pour laquelle les fragments de protéines responsables des lésions caractéristiques de la maladie d’Alzheimer s’accumulent et provoquent la mort des cellules du cerveau n’avait jusque-là pas encore été trouvée. Désormais, des chercheurs affirment que le matériel biologique peut contribuer à l’accumulation de fer toxique dans le cerveau.

Ces scientifiques, qui ont publié leurs résultats dans la revue ACS Inorganic Chemistry, se sont servis de synchrotrons (instruments électromagnétiques gigantesques destinés à l’accélération à haute énergie de particules élémentaires) en Angleterre, en Suisse et aux Etats-Unis pour parvenir à leurs résultats.

L’installation britannique emploie des faisceaux de lumière 10 milliards de fois plus brillante que le soleil pour étudier la composition chimique et magnétique du fer après avoir interagi avec des peptides bêta-amyloïdes, ces fragments impliqués dans les lésions de la maladie d’Alzheimer.

Le fer est naturellement présent dans le corps et le cerveau, et dans le cadre d’un fonctionnement normal, il est converti en deux autres formes chimiques.

Mais lorsque l’une de ces formes, le fer ferreux, est surproduit ou s’accumule dans les tissus, il devient toxique pour l’organisme.

Bien que les scientifiques savent que ce fer toxique s’accumule aux mêmes endroits que les lésions cérébrales provoquées par la maladie d’Alzheimer, ils n’ont jamais su pourquoi et comment cela se produisait, ou si c’est une cause ou un symptôme des dommages aux cellules du cerveau chez les patients atteints d’Alzheimer.

Si les organismes de santé américains avancent 83.494 décès en 2010 attribués à la maladie d’Alzheimer, des recherches ont pu démontrer que ce nombre est nettement inférieur à la réalité, probablement dû à une mauvaise identification de la maladie comme véritable cause de la mort.

Des résultats pouvant conduire à des moyens de stopper l’accumulation toxique dans le cerveau

En utilisant les synchrotrons, les chercheurs ont pu observer la forme biologique prédominante du changement du fer en une forme de fer plus toxique.

Dans le détail, ils ont trouvé que le peptide bêta-amyloïde est capable de convertir le fer dans sa forme toxique, qui pourrait alors être la cause des dommages aux cellules du cerveau.

Les chercheurs expliquent que cela signifie que les lésions causées par la maladie pourraient être en fait à l’origine d’une légère perturbation dans la façon dont le cerveau gère le fer, qui à son tour introduit un niveau de toxicité dans les cellules du cerveau qu’il est incapable de gérer.

Les scientifiques expliquent également que leurs résultats pourraient ouvrir la voie à davantage de recherches sur les traitements qui pourraient empêcher la conversion du fer dans sa forme toxique.

En outre, cela pourrait conduire à la poursuite du développement en utilisant l’imagerie par résonance magnétique (IRM) pour mapper les différentes modifications du fer dans le cerveau, ainsi que pour détecter les stades précoces de la maladie.

« C’est à un stade précoce, mais ces résultats prometteurs semblent être une autre pièce du puzzle pour comprendre la maladie d’Alzheimer », commentent les chercheurs.