La dépression chez les seniors liée à un risque accru d’AVC

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Dans une étude sur près de 16000 seniors, ceux qui connaissaient une dépression persistante durant plus de 4 ans avaient un risque 2 fois plus élevé d’accident vasculaire cérébral.

Un risque d'AVC plus marqué chez les femmes

Aucun des 16178 seniors âgés de plus de 50 ans qui ont participé à l’étude n’avaient jamais eu d’AVC. Au cours de 12 années de suivi, 1192 ont connu des symptômes de dépression. Pour ceux-ci, ils étaient 2 fois plus susceptibles d’avoir un AVC sous 2 ans.

L’échelle de dépression a été établie selon un questionnaire en 8 huit points. Les chercheurs ont estimé que ce sondage était un test précis pour la détection de la dépression. « Nos résultats suggèrent que la dépression peut augmenter le risque d’AVC sur le long terme », expliquent les chercheurs.

Les scores de dépression ont été mesurés tous les deux ans durant 12 ans, entre 1998 et 2010. L’étude a pu mettre en évidence que le risque d’AVC est resté élevé parmi les personnes âgées dont les symptômes dépressifs persistaient, en particulier chez les femmes.

« En regardant la manière dont les changements des symptômes dépressifs dans le temps pouvaient être associés à des AVC nous a permis de voir si le risque d’AVC augmentait après l’apparition des symptômes de dépression, et si ce risque diminuait après leur disparition », commentent les chercheurs. « Nous avons été surpris de voir que les changements dans les symptômes dépressifs semblaient prendre environ 2 ans pour impacter le risque d’AVC ».

Une autre conclusion de l’étude montre que le lien entre l’AVC et la dépression était plus fort lorsque les seniors étaient âgés entre 50 et 65 ans.

Des liens biologiques possibles

Les mécanismes potentiels doivent être étudiés de manière plus approfondie afin d’expliquer les liens observés entre la dépression et l’AVC. Cependant, les chercheurs restent fermes quant à l’idée que « les effets se produisent sur le long terme par le biais de dommages accumulés ».

En effet, les effets possibles à court terme liés à la dépression semblent moins probables dans la mesure où les chercheurs ont observé peu d’écart dans le risque d’AVC entre les augmentations et les baisses des symptômes dépressifs à court terme.

« Bien que nous sachions désormais que la dépression prédit fortement l’AVC à égalité avec de nombreux autres facteurs importants de risque, nous avons encore besoin de comprendre exactement pourquoi ce lien se produit et si nous pouvons potentiellement réduire le risque d’AVC par le traitement de la dépression », déclarent les chercheurs.

Parmi les raisons à long terme évoquées par les chercheurs pouvant être à l’origine des mécanismes potentiels entre la dépression et l’AVC, il semblerait qu’il existe un lien entre la dépression et divers facteurs physiologiques d’AVC qui se développent au fil du temps, pouvant favoriser les maladies vasculaires et créer un substrat conduisant à des thromboses ou à des événements emboliques. Parmi ces maladies, ils citent l’hypertension, le dérèglement du système nerveux autonome et l’augmentation des réponses inflammatoires. Les facteurs de risques liés au mode de vie sont également incriminés : le tabagisme et l’inactivité physique.