Le délire associé à un risque de mortalité chez les seniors cardiaques

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Selon une nouvelle étude, le délire serait associé à 5 fois plus de risques de mortalité chez les seniors atteints de troubles cardiaques aigus. Le délire était une condition commune qui touchait plus de la moitié des patients de plus de 85 ans.

Le délire : un syndrome commun chez les seniors hospitalisés

Le délire est un syndrome clinique causé par une perturbation dans le fonctionnement normal du cerveau. Les patients délirants sont moins conscients et sensibles à leur environnement. Ils peuvent être désorientés, dans un état de rêve, avec des hallucinations, un discours désordonné et des troubles de mémoire.

Le délire affecte au moins un patient hospitalisé sur 10 et est plus fréquent chez les seniors. Ces patients ont un moins bon pronostic à long terme et davantage de complications pendant leur séjour à l’hôpital.

« Parmi les patients hospitalisés, ceux qui sont admis en unité de soins intensifs sont plus susceptibles de développer un délire et il existe des stratégies pour limiter les conséquences », explique le Dr. Giobanni Falsini, auteur principal de l’étude et cardiologue interventionnel à l’hôpital San Donato à Arezzo en Italie. « On connaît moins bien le délire et sa signification chez les patients admis aux unités de soins cardiaques intensifs. Cette étude a examiné l’incidence et l’impact clinique du délire chez les patients atteints de maladies cardiaques aigues ». Les résultats ont été publiés dans la revue European Heart Journal.

Un risque de mortalité 5 fois plus important

L’étude incluait des patients de plus de 65 ans admis en unité de soins cardiaques intensifs au cours d’une période de 15 mois. Seuls les patients non intubés ont été étudiés. Un système de pointage et des questionnaires ont été utilisés pour détecter et diagnostiquer la présence d’un délire à l’admission ou pendant le séjour à l’hôpital.

Les patients délirants ont été suivis en utilisant un organigramme pour le traitement du délire, lequel incluait un traitement de la douleur et de l’anxiété, ainsi que l’arrêt des médicaments connus pour causer le délire. La survie des patients à 6 mois a été déterminée par appel téléphonique.

Les chercheurs ont découvert que le délire était une condition fréquente chez les patients âgés souffrant de maladies cardiaques aigues. La population étudiée était composée de 726 patients âgés en moyenne de 79 ans, dont 15% présentaient un délire à l’admission ou durant le séjour. Plus de la moitié (52%) des patients âgés de plus de 85 ans présentait un délire.

Les patients délirants avaient un plus mauvais pronostic, avec 5 fois plus de chances de mortalité à 30 jours et 2 fois plus de chances à 6 mois. Le délire est non seulement un facteur fort et indépendant pour prédire la mortalité, mais a également été associé à une hospitalisation plus longue et des réhospitalisations plus fréquentes au cours du suivi.

« Le délire est une maladie grave et fréquente chez les patients atteints de maladie cardiaque aigue », explique le Dr Falsini. « Ils restent à l’hôpital plus longtemps, y retournent plus souvent, et sont plus susceptibles de mourir à court et moyen terme ».