Conduite et démence chez les seniors

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Des chercheurs américains viennent de mettre en lumière les facteurs cognitifs qui inhibent la conduite efficace, ainsi que l’identification des seniors qui peuvent être à risque de conduite dangereuse.

50% des conducteurs sont des seniors

Actuellement, près de 50% des conducteurs sur les routes sont âgés de plus de 65 ans. Ce nombre devrait progresser jusqu’à 77% d’ici 2050. Les seniors ont le taux le plus élevé d’accidents par kilomètre par rapport à tout autre groupe d’âge.

La conduite est sans doute l’une des tâches les plus complexes auxquelles se livrent quotidiennement les êtres humains. L’utilisation d’un automobile comprend un large éventail de processus cognitifs qui exigent la capacité d’évaluation des distances, la gestion de plusieurs stimuli en même temps, une réaction rapide en cas d’urgence, le maintien de l’attention pendant de longue périodes de temps, et l’interprétation correcte de la signalisation.

La conduite automobile exige également des compétences physiques qui sont affectées par les changements liés à l’âge, comme la détérioration de la vue, la diminution de l’audition, la diminution des réflexes moteurs, de la coordination et de la force, ainsi que la prise de médicaments pour un certain nombre de maladies. Les seniors conducteurs sont souvent au courant de ces changements physiques et prennent des précautions. Mais qu’en est-il des conducteurs âgés présentant un déclin cognitif et qui ne peuvent pas prendre des décisions seuls ?

Une nouvelle approche

Avec le déclin des processus cognitifs chez les seniors en raison d’Alzheimer et d’autres formes de démence, la préoccupation est importante concernant cette population.

 « Il est important de noter que ce n’est pas l’âge lui-même qui met le senior à risque accru d’accidents de la route, mais plutôt les changements dans la fonctionnalité et les compétences nécessaires pour une conduite sûre », expliquent les chercheurs.

La mémoire joue un rôle important dans l’aptitude à conduire : reconnaissance de la façon de conduire une automobile, tourner la clé de contact, changer de vitesse, distinguer la pédale de frein de l’accélérateur… Les conducteurs doivent également se souvenir de leur destination afin qu’ils ne se perdent pas. Des études ont montré une augmentation de 62% des erreurs chez les personnes atteintes d’Alzheimer, notamment dans les capacités d’attention dans la conduite droite et dans les demi-tours. Ils présentent également des changements pathologiques dans les zones de traitement visuel, ce qui affecte de manière significative le traitement visuel et donc les performances de conduite.

Les chercheurs estiment que les méthodes d’auto-évaluation pour les conducteurs âgés à risque ne sont pas efficaces, car ces derniers peuvent être trop confiants et manquer de perspicacité dans leur perception par rapport à leurs capacités réelles de conduite. Ils suggèrent une approche en trois volets : une évaluation du patient et l’analyse des médicaments, une simulation informatisée à l’aide d’une interface à écran tactile, et un essai sur route accompagné d’un examinateur certifié.

« Notre programme d’évaluation de la conduite est l’un des nombreux services complets que nous offrons aux personnes atteintes de troubles de la mémoire. Nous nous sommes engagés auprès d’eux pour maximiser leur qualité de vie et répondre à leurs besoins uniques avec soin, expertise et compassion ».