La vitamine B ne réduirait pas le risque de perte de mémoire

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Un certain nombre d’études observationnelles avaient montré un éventuel lien entre la vitamine B12 et les performances cognitives, mais les données de tests randomisés avaient été moins convaincantes. Une nouvelle étude suggère que prendre ces suppléments ne réduirait pas le risque de problèmes de mémoire et de pensée.

Influer sur les niveaux d’homocystéine pour réduire le risque de perte de mémoire et d’Alzheimer

L’étude, publiée dans la revue Neurology et dirigée par le Pr. Rosalie Dhonukshe-Rutten, de l’université de Wageningen aux Pays-Bas, est l’une des plus importantes à ce jour pour évaluer à long terme le lien entre l’utilisation de suppléments de vitamines B et les fonctions cognitives.

Une étude de 2010 publiée dans le même journal a rapporté un lien entre la vitamine B12 et la perte de mémoire, même si les chercheurs avaient conclu que davantage de recherches était nécessaires pour confirmer leurs conclusions, avant que la vitamine B12 puisse être utilisée uniquement comme un complément pour aider à protéger la mémoire.

L’équipe de Pr. Dhonukshe-Rutten note que la prévalence de la démence augmente de façon spectaculaire. Cependant, un facteur de risque modifiable de la démence potentiel est le niveau d’homocystéine plasmatique (Hcy).

Les chercheurs expliquent que l’Hcy, un acide aminé, peuvent également être toxique pour les neurones et les cellules endothéliales vasculaires, et des études antérieures ont démontré des liens entre les niveaux de Hcy élevés, la perte de mémoire et la maladie d’Alzheimer.

« Puisque les niveaux d’Hcy peuvent être abaissés avec l’acide folique et les suppléments de vitamine B12, l’espoir est que la prise de ces vitamines puisse également réduire le risque de perte de mémoire et la maladie d’Alzheimer », explique le Pr. Dhonukshe-Rutten.

Aucune différence dans les fonctions cognitives avec la supplémentation

Afin d’analyser davantage le lien entre la mémoire et la supplémentation, les chercheurs ont suivi 2919 seniors âgés en moyenne de 74 ans qui faisaient partie d’une étude sur la prévention des fractures ostéoporotiques grâce à la vitamine B.

Chaque participant a pris soit un comprimé de 400mg d’acide folique et de 0,5mg de vitamine B, soit un placebo chaque jour durant 2 ans. Au début et à la fin de l’étude, les participants ont pris part à des tests de mémoire et de compétences de pensée. Tous les participants présentaient des taux élevés d’Hcy.

« Bien que les niveaux d’homocystéine aient diminué de façon plus importante dans le groupe ayant pris des vitamines B que dans celui ayant pris le placebo, malheureusement, il n’y a eu aucune différence entre les deux groupes dans les scores de tests de mémoire et de pensée », explique le Pr. Dhonukshe-Rutten.

Cette étude présentait plusieurs atouts. D’une part la grande taille de l’échantillon, mais également la présence de tests neuropsychologiques validés, ce qui a permis à l’équipe d’étudier les effets des vitamines B sur un large éventail de fonctions cognitives qui déclinent avec l’âge.

« Notre étude fournit des preuves de classe 1 qu’une supplémentation de 2 ans en acide folique et vitamine B12 chez les seniors âgés hyperhomocystéinémiques n’a aucune incidence sur les performances cognitives », conclut le Pr. Dhonukshe-Rutten.

 

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