Le volume du cerveau peut aider au diagnostic de la démence à corps de Lewy

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La démence à corps de Lewy n’est pas une condition facile à diagnostiquer et elle difficile à traiter. Une nouvelle recherche suggère que la mesure du volume du cerveau peut être la clé du diagnostic précoce de cette maladie.

La démence à corps de Lewy (DCL) est un type relativement courant de démence. Elle représente environ 10 à 15% de tous les cas de démence. Ses symptômes comprennent des troubles des mouvements, cognitifs et du sommeil, la dépression, des déficits d’attention et des hallucinations. Certains de ces symptômes sont communs avec ceux de la maladie d’Alzheimer et de Parkinson. Toutefois, les traitements de chacune d’entre elles diffèrent, et plus tôt le diagnostic est annoncé, plus le traitement est efficace.

Identifier les patients atteints de troubles cognitifs légers qui sont à risque de développer un DCL est vital pour des interventions précoces efficaces.

Difficultés à diagnostiquer la démence à corps de Lewy

La DCL est caractérisée par une accumulation de dépôts de protéines dans le cerveau. Les corps de Lewy apparaissent également dans d’autres maladies comme Parkinson. Selon l’endroit où les corps de Lewy apparaissent, les symptômes varient.

S’ils apparaissent à la base du cerveau, ils peuvent créer des symptômes moteurs similaires à Parkinson. Lorsqu’ils apparaissent dans les couches extérieures du cerveau, ils produisent des symptômes cognitifs similaires à Alzheimer. Diagnostiquer une DCL est donc très compliqué.

Des chercheurs de la clinique Mayo à Rochester ont étudié si le volume du cerveau pouvait être utile dans le diagnostic de la DCL à un stade précoce. Leurs résultats viennent d’être publiés dans la revue Neurology.

« Etre en mesure d’identifier les personnes qui sont à risque de DCL est important afin qu’elles puissent recevoir les traitements appropriés dès le début du diagnostic précoce. Cela aiderait également les médecins pour savoir quels médicaments éviter : jusqu’à 50% des personnes atteintes de DCL ont des réactions graves à des médicaments antipsychotiques », commentent les chercheurs.

Cette étude a impliqué 160 participants qui présentaient des troubles cognitifs légers (réduction légère mais mesurable dans capacités cognitives). Les personnes atteintes de troubles cognitifs légers sont connues pour être à plus grand risque d’Alzheimer et d’autres types de démence.

Les personnes souffrant d’autres troubles neurologiques comme l’épilepsie, les tumeurs cérébrales et la toxicomanie ont été exclues.

Des changements dans le volume de l’hippocampe

Chaque participant a reçu une IRM au début de l’étude et une moyenne de 2 autres par an. Au cours de l’étude, 61 participants (38%) ont développé Alzheimer et 20 (13%) ont eu un développement probable de DCL. « Probable » car la DCL ne peut être définitivement diagnostiquée que par autopsie.

Une fois les données analysées, les patients ne présentant pas de réduction mesurable de l’hippocampe étaient 5,8 fois plus susceptibles de développer une DCL. 17 des 20 participants (85%) qui ont développé une DCL avaient un volume normal de l’hippocampe. A l’inverse, 37 des 61 personnes (61%) qui ont déclaré Alzheimer ont montré une réduction de l’hippocampe.

« Nous avons démontré que les personnes qui ont conservé leur volume hippocampique sont à risque de DCL », concluent les chercheurs.