Les troubles du sommeil pourraient déclencher Alzheimer

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Les problèmes de sommeil chroniques peuvent déclencher un certain nombre de problèmes de santé. Bien que les troubles du sommeil aient été observés chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, la relation de cause à effet reste encore inconnue. Depuis peu, les scientifiques affirment que les personnes présentant des troubles du sommeil chroniques pourraient développer précocement la maladie d’Alzheimer.

Les chercheurs de l’université Temple à Philadelphie aux Etats-Unis ont publié les résultats de leur étude préclinique dans la revue Neurobiology of Aging.

Dans un premier temps, l’équipe s’est concentrée sur des études longitudinales qui ont montré que les personnes ayant déclaré des problèmes de sommeil chroniques développaient la plupart du temps la maladie d’Alzheimer.

Les troubles du sommeil peuvent être causés par un certain nombre de facteurs, comme le travail, le stress, l’insomnie, etc. Selon les organismes de santé américains, le manque de sommeil est associé à des conditions chroniques et des maladies comme le diabète, les maladies cardiovasculaires, l’obésité et la dépression.

« La grande question biologique à laquelle nous avons tenté de répondre dans cette étude était de savoir si les troubles du sommeil sont un facteur de risque de développement de la maladie d’Alzheimer ou si c’est quelque chose qui se manifeste en réponse à la maladie », explique l’auteur principal de l’étude, Domenico Pratico, professeur de pharmacologie et de microbiologie/immunologie à l’école de médecine de l’université de Philadelphie.

Des souris privées de sommeil ont montré des troubles de l’apprentissage et de la mémoire

Pour approfondir la question, le Pr. Pratico et son équipe ont travaillé sur l’utilisation d’un modèle transgénique de la maladie d’Alzheimer sur la souris – des souris avec de l’ADN humaine – qui ont commencé à développer des troubles de la mémoire et de l’apprentissage vers leur 1 an, soit 50 à 60 ans en équivalent chez l’homme.

Au moment où les souris étaient âgées de 14 à 15 mois, les chercheurs ont pu observer des conditions typiques de la maladie d’Alzheimer, dont les dépôts de plaque amyloïde et des enchevêtrements de protéines Tau.

Lorsque les souris furent âgées de 6 mois (40 ans chez l’homme), les chercheurs ont commencé leur étude de 8 semaines.

Un premier groupe de souris a été exposé à 12 heures de lumière et à 12 heures d’obscurité, tandis qu’un second groupe a été exposé à 20 heures de lumière et à 4 heures d’obscurité, ce qui a réduit considérablement leur temps de sommeil.

Le Pr. Pratico explique qu’à la fin de la période d’étude, il n’avait observé aucune différence entre les deux groupes.

Mais lorsqu’il a effectué des tests de mémoire, le groupe avec un temps de sommeil réduit a montré une altération significative du travail de la mémoire et de la capacité d’apprentissage.

De plus, il a observé dans ce même groupe de souris, des niveaux élevés de protéine Tau phosphorylée perturbant les connexions synaptiques. La protéine Tau est essentielle à la santé du cerveau, mais en trop grande quantité, elle provoque un dysfonctionnement des cellules neuronales.

« Cette perturbation finira par nuire à la capacité du cerveau pour apprendre et mémoriser, et contribuera à la maladie d’Alzheimer ».