Le sélénium et la vitamine E en cause dans le cancer de la prostate

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Une nouvelle étude suggère que de trop fortes doses de sélénium et de vitamine E prises comme suppléments alimentaires peuvent augmenter le risque de cancer de la prostate.

Un point sur le sélénium et la vitamine E

Le sélénium est un élément chimique fréquemment retrouvé dans les fruits de mer et les abats comme le foie. D’autres sources alimentaires de sélénium comprennent les viandes musculaires, les céréales et les produits laitiers.

Le sélénium est reconnu comme essentiel à l’homme et joue un rôle dans la reproduction, le métabolisme des hormones thyroïdiennes et protègent contre les dommages oxydatifs et les infections. Il est recommandé comme apport nutritionnel pour les hommes et les femmes dès l’âge de 14 ans à raison de 55 microgrammes par jour.

La vitamine E est un groupe de composés liposolubles qui agissent comme antioxydants dans le corps. Elle se retrouve dans les aliments comme les noix, les graines, les huiles végétales, les légumes verts et les céréales enrichies.

Des compléments alimentaires inutiles et toxiques

Pour l’étude, menée par le Dr. Alan Kristal de la Division des Sciences de la Santé Publique du Centre de recherche sur le Cancer Fred Hutchinson à Seattle, les chercheurs ont voulu déterminé si la prise de fortes doses de vitamine E (400 UI) et/ou de sélénium (200mcg) pouvait réduire le risque de cancer de la prostate.

Ils ont analysé 1739 patients atteints du cancer de la prostate et 3117 témoins prenant du sélénium et de la vitamine E dans le cadre de l’étude SELECT (étude sur la prévention du cancer à l’aide du sélénium et de la vitamine E).

L’étude SELECT a débuté en 2001 et devait se poursuivre pendant 12 ans. Mais en 2008, l’étude a dû être stoppée au motif qu’aucun effet protecteur n’avait été trouvé suite à la prise de sélénium et de vitamine E sous forme de compléments alimentaires dans le cadre de la prévention du cancer de la prostate.

Cependant, bien que les patients aient cessé de prendre ces suppléments depuis 2008, les chercheurs ont continué à les suivre afin de surveiller leur risque de cancer de la prostate.

Les résultats ont révélé que les patients qui avaient des niveaux élevés de sélénium au début de l’étude présentaient un risque accru de cancer de la prostate de haut grade de 91%. Selon les chercheurs, les niveaux de sélénium pour ces patients étaient devenus toxiques.

Les chercheurs ont également constaté que pour les patients ayant un faible niveau de sélénium au début de l’étude, la vitamine E augmentait le risque global de cancer de la prostate de 63%, tandis que le risque de cancer de la prostate de haut grade avait augmenté de 111%.

« Beaucoup de gens pensent que les compléments alimentaires sont utiles ou au moins inoffensifs. Ce n’est pas vrai », affirme le Dr. Kristal. « Nous savons grâce à plusieurs autres études que certains compléments alimentaires pris à hautes doses, c’est-à-dire qui fournissent beaucoup plus que les apports quotidiens recommandés, augmentent le risque de cancer. C’est le cas pour le folate et le bêta-catotène », ajoute le Dr. Kristal.