L'arthrite rhumatoïde, une cause de mortalité élevée lors de la ménopause

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Des chercheurs viennent de découvrir que les taux de mortalité sont deux fois plus élevés chez les femmes ménopausées atteintes de polyarthrite rhumatoïde.

La polyarthrite rhumatoïde        

La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie inflammatoire systémique qui affecte les articulations dans le corps. Selon les organismes de santé publique américains (CDC), les patients atteints de PR ont une espérance de vie réduite et sont plus sensibles aux maladies cardiovasculaires que les personnes en bonne santé.

La publication de l’étude menée par des chercheurs de l’Université de Pittsburg aux Etats-Unis dans la revue Arthritis & Rheumatism indique que la polyarthrite rhumatoïde affecte plus de 1,3 millions d’Américains adultes et que 75% d’entre eux sont des femmes.

La membrane synoviale, qui tapisse les articulations, devient enflammée, ce qui conduit à l’érosion du cartilage et de l’os, ou déforme la jointure. Bien que les causes exactes demeurent encore inconnues, la PR semble résulter d’une réponse immunitaire défectueuse. En général, l’apparition de la maladie est plus élevée chez les seniors de plus de 60 ans.

La progression de la maladie varie d’une personne à l’autre. Certaines d’entre elles verront les symptômes de la maladie alterner entre périodes d’inflammation sévère et rémission. La forme la plus grave de la maladie est active en permanence et provoque de graves lésions articulaires ainsi qu’un handicap.

Programmes de traitement actuels se concentrent sur le soulagement de la douleur et la réduction de l’inflammation, qui peuvent être réalisés grâce à des changements de style de vie, des médicaments ou la chirurgie.

Une surmortalité potentiellement liée à des anticorps

Pour cette étude, les médecins de l’université de Pittsburg ont mesuré les anti-peptides cycliques citrullinés (anti-CCP), les anticorps antinucléaires et le facteur rhumatoïde chez plus de 10.000 femmes qui avaient déclaré souffrir de PR.

Cette étude visait à identifier les causes les plus fréquentes de décès chez les femmes ménopausées. Les participantes avaient un âge moyen de 64 ans et ont été suivies durant 10 ans.

Les résultats ont montré que les anticorps anti-CCP étaient présents chez 8,1% des femmes, parmi lesquelles 58% ont déclaré utiliser des médicaments antirhumatismaux. Seulement 7,3% des femmes ne présentant pas d’anti-CCP prenaient des médicaments contre les rhumatismes. Durant les 10 ans d’observation, 13% des participantes sont décédées.

Une analyse plus approfondie des données recueillies a révélé que les maladies cardiovasculaires, y compris les AVC et les maladies coronariennes, et le cancer étaient les principales causes de décès.

Les chercheurs ont également constaté que les femmes présentant des anti-CCP faisaient face à un taux de mortalité significativement plus élevé, qui était indépendant de l’utilisation du traitement de fond et des facteurs de risques modifiables comme l’obésité et le tabagisme.

Le Dr. Lewis Kuller, directeur de l’étude, explique : « Notre étude est la première grande étude longitudinale pour évaluer les anti-CCP, les facteurs de risque et la mortalité. Une enquête plus approfondie pour déterminer les causes précises de la surmortalité, en particulier chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde avec des anti-CCP positifs, est nécessaire ».