Un régime riche en antioxydants ne réduirait pas le risque de démence

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Un régime alimentaire riche en antioxydants ne réduirait pas votre risque de développer la maladie d'Alzheimer, selon une nouvelle étude qui a révélé que la consommation globale d'antioxydants n'était pas liée au risque de démence. Mais comme pour toutes les recherches concernant l’alimentation, le lien entre ce que nous mangeons et pourquoi nous sommes malades reste complexe.

Ce n’est pas une question de quantité

Les antioxydants, qui comprennent des nutriments comme les vitamines C et E, le sélénium et le lycopène, se trouvent dans une grande variété de fruits et de légumes, mais également dans d’autres aliments. Les antioxydants agissent pour éponger les radicaux libres qui peuvent s’accumuler et endommager notre organisme, y compris notre cerveau. Les antioxydants contribuent à réduire le risque de maladie cardiaque, de cancer et d’autres maux.

Les résultats de l’étude, publiée dans la revue Neurology, contredisent les recherches antérieures qui présentaient les antioxydants comme bons pour notre cerveau, réduisant le risque de maladie d’Alzheimer et les AVC. Les résultats soulignent certaines des difficultés inhérentes aux études alimentaires, qui s’appuient généralement sur les rapports de personnes sur ce qu’ils mangent. L’analyse d’un régime alimentaire est complexe, impliquant des centaines d’aliments, ce qui rend difficile de distinguer l’impact des différents nutriments sur la maladie et la santé.

« Ces résultats sont intéressants, car d’autres études ont suggéré que les antioxydants peuvent aider à protéger contre les AVC et la démence », explique l’auteur de l’étude, Elizabeth E. Devore, de la Harvard Medical School of Boston. « Il est possible que certains antioxydants, plutôt que le niveau total d’antioxydants dans un régime alimentaire, puissent contribuer à la diminution du risque de démence et d’AVC relatée dans les études antérieures ».

Pour cette étude, les chercheurs ont sondé plus de 5000 hommes et femmes âgés de 55 ans et plus sur la fréquence d’ingestion de plus de 170 aliments au cours de l’année précédente. Ils ont ensuite regroupé selon qu’ils consommaient de faibles, de modérées, ou des quantités élevées d’antioxydants. Aucun des participants ne souffrait de démence au début de l’étude.

Ils ont ensuite été suivis durant en moyenne 14 ans. Durant cette période, environ 600 d’entre eux ont développé la maladie d’Alzheimer ou une autre forme de démence. Ceux du groupe aux quantités élevées d’antioxydants n’étaient pas moins susceptibles de développer une démence que ceux qui ont consommé de faibles niveaux totaux d’antioxydants.

Le Dr. Devore indique que dans cette étude, environ 90% de la différence dans les niveaux d’antioxydants dans l’étude étaient dus à la quantité de café et de thé ingérée par les participants. Le café et le thé contiennent des niveaux élevés d’antioxydants non traditionnels comme les flavonoïdes.

Dans d’autres études montrant un lien entre les antioxydants et le risque de démence et d’AVC, il y avait moins de variation dans les consommations de thé et de café, et davantage dans les niveaux d’antioxydants en raison d’une alimentation à base de fruits et légumes. Il semble que différents nutriments, comme la vitamine E, puissent jouer un plus grand rôle sur la santé du cerveau que les antioxydants eux-mêmes.