Réadaptation intensive pour les seniors atteints de démence

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Aux Etats-Unis, un programme de formation intensive de réadaptation spécialement conçu pour les personnes hospitalisées atteintes de démence démontre ses avantages sur la réhabilitation des tâches fonctionnelles.

Réhabiliter les tâches fonctionnelles de base pour prévenir les risques de chute

Des chercheurs, dirigés par le département de chirurgie à l’Université de l’Arizona à Tucson, ont démontré grâce à un programme d’exercices intensifs que les patients atteints de démence légère et de démence plus avancée, y compris Alzheimer, pouvaient améliorer leurs fonctions motrices de base.

Michael Schwenk, auteur principal de l’étude, explique que « la réhabilitation des tâches fonctionnelles de base, telles que la capacité à se lever d’une chaise ou marcher, est d’une importance fondamentale pour réduire les risques de chute, prévenir la perte d’autonomie et améliorer la qualité de vie liée à la mobilité chez les patients atteints de démence ».

Les résultats de l’étude, publiée dans The Journal of Alzheimer’s Disease, apportent de nouvelles conclusions pour soutenir la réhabilitation de manière plus intense.

« Jusqu’à présent, il manquaient des preuves pour que les patients atteints de démence puissent bénéficier de programmes d’exercices plus intensifs de réhabilitation ».

Les fonctions motrices améliorées avec l’exercice intensif

Les seniors de l’étude qui ont reçu la formation intensive ont substantiellement amélioré leurs fonctions motrices de base. Cette formation permet de réduire significativement le risque de chutes chez les personnes hospitalisées atteintes de démence.

Les fonctions améliorées ont été la force musculaire des membres inférieurs, la capacité de passer d’une position à une autre et l’équilibre postural.

Les participants ont été divisés en deux groupes de 74 seniors, l’un ayant reçu le programme de formation intensive et l’autre des soins de réadaptation habituels.

« L’amélioration de la force des membres inférieurs était quatre fois plus élevée dans le groupe ayant reçu ce nouveau programme de formation par rapport au groupe qui a reçu des soins traditionnels de réadaptation », a expliqué Michael Schwenk.

L’étude, explique Schwenk, suggère que les obstacles traditionnels à la réadaptation intensive sur la base de points de vue des facultés mentales diminuées de personnes atteintes de démence ne sont pas fondés.

Il ajoute : « Les conclusions indiquent que de bons résultats peuvent être obtenus chez la majorité des seniors hospitalisés en dépit de troubles cognitifs et de déficience fonctionnelle aigüe ».

Le travail des chercheurs a eu pour base plusieurs autres études qui proposaient que la déficience cognitive était un facteur prédictif sur la façon dont la réadaptation fonctionnelle pouvait améliorer la santé des personnes souffrant d’une trouble neurodégénératif avancé du cerveau.

Ces études suggéraient que la perte de mémoire, les troubles du langage ou le manque de motivation pouvaient être des obstacles à une réhabilitation efficace.

Le Dr. Schwenk appelle à une meilleure élaboration de programmes de formation d’exercices spécialement conçus pour les seniors atteints de démence avec l’aide des gériatres et des thérapeutes, qui savent pour leurs patients quels types d’exercices leur sont les plus appropriés.

Il ajoute : « L’étude fournit un aperçu important sur la façon dont les programmes d’exercices de réadaptation gériatrique chez les patients atteints de démence peuvent être ajustés et rendus plus efficaces ».